Syrie : le dernier bastion de Daech tombe
Le «califat» autoproclamé du groupe terroriste Daech est éliminé. Al-Baghouz. Là où ils en attendaient quelques milliers, il y en avait en réalité plusieurs dizaines de milliers. Environ 64 000 personnes sont sorties de l’enclave au fil des semaines jusqu’à la, dernier territoire aux mains de l’EI, a été conquis vendredi par une force arabo-kurde (FDS). La chute de ce dernier bastion marque la fin d’un chapitre débuté en 2014. Dans un communiqué, les FDS déclarent «la totale élimination du soi-disant califat et une défaite territoriale à 100% de l’EI». L’organisation terroriste est désormais cantonnée à la clandestinité.
Le groupe terroriste a tenu beaucoup plus longtemps qu’escompté. Depuis la fin janvier, les commandants kurdes n’ont cessé de promettre une victoire rapide. «Une question de jours, dix au plus», disaient-ils début février. Ils se trompaient. Ils avaient mal estimé le nombre d’éléments armés et de civils retranchés à Al-Baghouz. Là où ils en attendaient quelques milliers, il y en avait en réalité plusieurs dizaines de milliers. Environ 64 000 personnes sont sorties de l’enclave au fil des semaines jusqu’à la mi-mars : 5 000 combattants, 25 000 membres de leur famille et 34 000 civils, d’après le porte-parole des FDS Gabriel Kino. Selon lui, environ 5 000 personnes étaient encore à Al-Baghouz dimanche 17 mars.
Dire que le «califat» de Daech est tombé ne veut cependant pas dire que c’est la fin du groupe terroriste. L’Etat islamique est toujours présent. Il conserve des partisans. A Raqqa, mais aussi plus au sud, dans la région d’Hassaké, ils commettent régulièrement attaques et attentats. Ils ne sont plus en mesure de contrôler un territoire et de recréer un proto-Etat mais ils n’ont pas disparu. Ils continuent d’ailleurs de commettre régulièrement des attentats sanglants.
Selon certains spécialistes, environ 20 000 éléments de Daech seraient d’ores et déjà dans des situations de guérilla, clandestinité, aussi bien en Irak qu’en Syrie. Et selon eux, ils ont un potentiel militaire qui est loin d’être négligeable, expliquant que tous ne resteront pas nécessairement en Irak/Syrie.
S. S.
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