Bouc émissaire ?
Par R. Mahmoudi – Les attaques se sont concentrées ces derniers jours sur l’ex-Premier ministre, qui se montre inflexible et indétrônable. En plus des slogans vindicatifs connus qui le ciblent, lui et d’autres personnages du pouvoir, dans toutes les rues d’Algérie, chaque vendredi, les coups viennent cette fois-ci de son propre camp et de ses présumés alliés politiques.
Ainsi, parallèlement aux tentatives persistantes visant à le destituer de son poste de secrétaire général du RND, menées par un groupe d’opposants qui profitent de la disgrâce dont est frappé leur chef pour l’achever, il y a aujourd’hui une tendance, au sein des appareils du pouvoir en général, à vouloir faire porter le chapeau à Ahmed Ouyahia, et à lui seul, en cherchant, insidieusement, à faire admettre que son élimination politique suffirait à même d’assouvir la colère d’une population enragée contre le «système».
C’est ainsi que certains médias ont accepté de se prêter à cette campagne de diabolisation du personnage, en invitant son propre frère à jeter l’opprobre sur lui de façon à renforcer, chez le communs des Algériens, cette image d’homme incarnant le mal et tout ce qu’il y a, en fait, de plus maléfique dans un pouvoir honni et exécré.
Au même moment, on invite l’ex-patron du FLN Amar Saïdani à s’adonner au même exercice. Selon lui, Ouyahia serait, pour résumer, à l’origine de la crise actuelle. Parrain d’un «Etat profond» qui magouillerait pour se maintenir, il aurait été derrière toutes les décisions prises, ces dernières années, au nom du président de la République, y compris sa candidature pour un cinquième mandat.
D’après le revenant Amar Saïdani, c’est encore Ahmed Ouyahia qui faisait écrire les messages adressés par le chef de l’Etat, en s’appropriant son cachet et celui de la présidence de la République.
Grave accusation de celui qui veut surfer sur la vague à travers son média de prédilection et qui n’est pas au-dessus de tout soupçon.
R. M.
Comment (30)