Rejoindre le mouvement du peuple a un prix
«Ya rabbi ya sattar, esterna mel âbd el-ghaddar.» (Dahmane El-Harrachi).
Par Mhenni – Vous avez rejoint le mouvement pacifiste de protestation, alors acceptez d’en payer le prix politique au peuple. Le peuple ne peut croire à votre repentance. Il veut des preuves que vous êtes réellement à ses côtés dans ses revendications !
Le ralliement des partis de la coalition (FLN, RND et autres) aux manifestations pacifiques de protestation est d’autant plus suspect qu’aucune preuve de leur sincérité n’est fournie au peuple. Que ces partis politiques osent faire un geste pour prouver leur bonne foi ; que leurs ministres et leurs élus des deux Chambres du Parlement annoncent leurs démissions en signe de repentance envers le peuple pour tout le mal qu’ils lui ont causé a travers l’arsenal de lois restrictives, privatives de libertés et à l’origine du bradage des richesses nationales, privant ainsi les générations futures de tout espoir. Le peuple exige que ces élus retirent leur confiance au président du Parlement comme acte historique de bonne foi, donnant la preuve ainsi de leur libre choix et leur rejet de tout diktat.
Cette exigence ne concerne pas uniquement le FLN et le RND, mais tous les partis dits d’opposition, qui ont adhéré tôt dans le mouvement, certes, mais dont les centaines de députés et d’élus aux assemblées municipales continuent de dialoguer avec la bande des corrompus et prétendent rejoindre le mouvement. C’est ce qu’on appelle dans le jargon populaire «tenir le bâton par le milieu».
Rejoindre le mouvement sans en payer le prix politique est pour le peuple le prélude à une grande trahison, une façon de dire «nous sommes avec toi, peuple, mais tu devra te soumettre fatalement aux institutions» toujours au service des groupes corrompus et qui ont institutionnalisé la fraude et adopté des budgets et des lois de finances appauvrissant le citoyen.
Détrompez-vous, le peuple n’est nullement dupe. Il sait que votre ralliement n’est ni spontané ni sincère. Il est conscient qu’il s’agit d’une tentative de noyautage confiée aux valets de l’argent sale dans l’objectif de dévier le mouvement de ses nobles objectifs, de le compromettre et surtout de le museler.
Le peuple algérien sait, aussi, et il est préparé à cette éventualité, qu’il s’agit de la première étape de la contre-révolution. Il sait également qu’ils feront porter la responsabilité de tous les dérapages éventuels au mouvement béni du peuple. Des dérapages qui seront commis par des baltaguia instrumentalisés par les corrompus.
Le peuple sait distinguer entre les militants de ces partis issus du peuple, fils de l’Algérie profonde, et leurs dirigeants corrompus qui se sont servi de ces militants pour s’emparer du pouvoir et s’enrichir davantage.
Par conséquent, il est recommandé de rester vigilants à l’égard de toute mesure en permettant à tous de rejoindre le mouvement. Il s’agit d’un mouvement d’émancipation de toutes les composantes de la société algérienne. la bande mafieuse de la mainmise doit être démasquée et érdiquée.
Nous réaffirmons donc :
1- Que les parlementaires doivent retirent leur confiance au président du Parlement pour le remplacer par une personnalité ayant, obligatoirement, la confiance du mouvement du peuple en cas de recours à l’article 102 de la Constitution.
2- Non au ralliement au mouvement pacifique des corrompus, députés et autres «élus» qui continuent à bénéficier de la distribution de la rente.
3- Les militants de base ne peuvent être comptables des erreurs de leurs dirigeants qui ont accaparé les postes de commande contre leur volonté.
Le combat du peuple algérien qui manifeste pacifiquement est contre les corrompus et les corrupteurs. Dieu en est témoin.
M.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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