Bouteflika n’était pas informé de l’appel du général Gaïd-Salah à le destituer
Par Karim B. – La réaction du FLN à l’appel lancé par le chef d’état-major de l’ANP pour l’application de l’article 102 de la Constitution est très significative. Un membre du directoire de l’ancien parti unique a, en effet, affirmé que la position du FLN était tributaire de celle du président de la République.
Cette déclaration révèle que le président Bouteflika et ses proches ont été pris de court et qu’ils n’étaient pas informés de la décision de la hiérarchie militaire de lâcher le chef de l’Etat et de demander sa destitution pour éviter au pays de basculer dans une crise politique grave.
La confusion autour d’une réunion du Conseil constitutionnel, hier mardi, pourrait être le symptôme d’une mésentente au sommet de l’Etat et d’un désaccord entre les partisans du maintien de Bouteflika au pouvoir jusqu’à la tenue de la conférence nationale – en dépit du rejet de cette option par les citoyens – et les opposants à la prorogation du quatrième mandat.
La lecture du discours prononcé par le chef d’état-major de l’ANP, hier à Ouargla, révèle un message codé adressé à «qui de droit».
Le rappel de la nécessité d’«œuvrer avec patriotisme et abnégation» et de «privilégier les intérêts suprêmes du pays, afin de trouver, dans l’immédiat, une solution de sortie de crise» est une allusion directe à l’entourage immédiat du président Bouteflika. «Une solution qui s’inscrit exclusivement dans le cadre constitutionnel, qui constitue l’unique garantie pour la préservation d’une situation politique stable», a insisté le vice-ministre de la Défense nationale en des termes vigoureux. «[L’ANP] ne permettra jamais, à qui que ce soit, de détruire ce que le peuple algérien a pu construire», a-t-il dit, avant de lancer, sans transition, son appel à l’application de l’article 102, c’est-à-dire, en clair, à la destitution du président Bouteflika dans un contexte où «il devient nécessaire, voire impératif, d’adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple».
K. B.
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