Contre l’application de l’article 102 : le PT se retire de l’APN
Par Hani Abdi – Le PT rejette entièrement la solution proposée par Gaïd-Salah à la crise, à savoir l’application de l’article 102 de la Constitution. Un article qui prévoit la déclaration de vacance du pouvoir présidentiel. Une déclaration de vacance qui sera donc faite par le Parlement. Le PT décide donc de retirer ses députés de cette institution illégitime qui doit aussi, selon ce parti, être dissoute.
«Le bureau politique du Parti des travailleurs a décidé de la démission du groupe parlementaire du parti de l’APN», affirme cette formation qui dit avoir choisi d’être du côté du peuple. «Des dizaines de millions d’Algériennes et d’Algériens, au compte de l’écrasante majorité du peuple, sont mobilisés depuis le 22 février dernier dans un processus révolutionnaire avec, comme exigence centrale, le départ du système, de tous ses symboles, de ses partis et ses pratiques pour que s’exprime librement la souveraineté du peuple confisquée depuis 1962», précise le PT pour lequel l’écrasante majorité du peuple a donné un contenu démocratique, économique et social au changement de système et de régime en place auquel elle aspire.
«Du point de vue de la démocratie, cela signifie soit la démission ou le départ du président de la République à la fin de son mandat. Cela signifie le départ de toutes les institutions au service de ce système, à commencer par le Parlement et le gouvernement afin que le peuple exerce sa pleine souveraineté» souligne ce parti qui considère que la déclaration du chef d’état-major appelant de Ouargla à l’application de l’article 102 de la Constitution apparaît comme dirigée contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple de chasser un système corrompu et décomposé et disposer d’elle-même. «C’est une immixtion dangereuse du militaire dans le politique. En effet, l’application de l’article 102 implique le maintien du gouvernement actuel et les deux chambres du Parlement dont l’écrasante majorité du peuple réclame le départ car non légitimes. Elle vise donc le sauvetage du système et sa continuité. Et l’application de l’article 102 est porteuse de tous les risques pour la nation, pour sa souveraineté et son intégrité, ouvrant la voie aux ingérences étrangères tant rejetées par les millions de manifestants», estime ce parti qui voit en la constitutionnalisation de ce qui s’apparente à un coup de force «une dérive sans précédent qui menacerait les fondements mêmes de l’Etat et la sécurité nationale, une menace contre la paix recouvrée».
Pour le Parti des travailleurs, la seule issue positive, à même de préserver la nation du chaos, réside dans le respect de la volonté de la majorité du peuple d’exercer sa pleine souveraineté, définir lui-même la nature du régime à mettre en place et donc la forme et le contenu des institutions dont il a besoin pour la satisfaction de toutes ses aspirations démocratiques, économiques, sociales et culturelles.
Pour le PT, c’est là la voie du salut, et c’est pourquoi il appelle à «la convocation de l’Assemblée constituante nationale souveraine».
H. A.
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