La Ligue arabe refuse d’inscrire la «crise algérienne» à son ordre du jour
Par R. Mahmoudi – Le représentant permanent de la Tunisie auprès de la Ligue arabe, Nadjib El-Mounif, a déclaré, mercredi, en marge de la réunion préparatoire des travaux de la rencontre des ministres des Affaires étrangères arabes qui précédera le sommet arabe prévu le 31 mars prochain à Tunis que la situation qui prévaut en Algérie n’est pas inscrite à l’ordre du jour de leurs travaux.
Le diplomate tunisien, qui répondait aux questions des journalistes, a affirmé que les délégués des pays membres de la Ligue examineront la situation dans les pays de la région, notamment la Libye, le Yémen et la Syrie, et débattront des questions qui préoccupent le monde arabe dont celles inhérentes à la sécurité et à la lutte antiterroriste.
Cette première évocation de l’Algérie dans un forum international risque d’ouvrir la voie, même si la Ligue arabe s’y refuse jusqu’ici, à des tentatives d’immixtion dans les affaires internes du pays, un des rares points sur lequel manifestants et pouvoir politique semblent encore d’accord.
Alger a déjà mis en garde, à travers le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, contre d’éventuelles ingérences étrangères dans la crise qui secoue le pays depuis plus d’un mois. Cela a, d’ailleurs, été son principal message aux dirigeants occidentaux (russes, italiens et allemands) qu’il a rencontrés au lendemain de sa nomination.
Dans leurs premières réactions, Moscou, Rome et Berlin ont rassuré Alger, en s’engageant solennellement à se défendre de toute ingérence. De leur côté, les dirigeants français, d’habitude très «interventionnistes», se sont limités à des déclarations lénifiantes et visiblement gênées. Cela n’a pas été le cas de Washington où la «question algérienne» est commentée avec plus de distanciation.
R. M.
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