Le peuple répond à Gaïd-Salah : «L’article 102 ne suffit pas !»
Par Hani Abdi − Les Algériens ont massivement investi la rue pour le sixième vendredi de suite. Ils sont sortis dans toutes les wilayas pour répéter encore une fois que le peuple, qui demande un changement radical, soit écouté.
A Alger, Batna, Constantine, Blida, Ghardaïa, Annaba, Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, Oran, Mostaganem, Tlemcen et bien d’autres wilayas, les rues étaient noires de monde. Les manifestants ont scandé des slogans exigeant non seulement le départ du président Bouteflika, mais aussi de tous ceux qui dirigeaient avec lui, y compris le chef d’état-major de l’ANP auquel ils ont d’ailleurs répondu. Les manifestants ont exprimé leur respect pour les forces de l’ANP qui sont une partie intégrante du peuple, affirmant que rien ne pouvait être supérieur à la volonté du peuple.
La forte mobilisation a été un message sans appel au chef de l’état-major de l’ANP qui a estimé dans un discours prononcé lundi dernier à Ouargla que la solution à la crise qui secoue le pays se trouvait dans l’application de l’article 102 de la Constitution. Un article qui stipule la vacance de pouvoir et qui prévoit l’organisation d’élections présidentielles dans un délai de 90 jours. Une solution rejetée massivement par les Algériens sortis manifester ce vendredi.
Les marcheurs ont clairement signifié à Gaïd-Salah qu’il faisait partie du problème. «Nous sommes avec l’armée», ont cependant affirmé les manifestants, tandis que d’autres arboraient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits des slogans opposés à l’article 102, jugé «insuffisant».
Les marches se sont déroulées dans le calme. Des comités de veille se sont mobilisés pour faire barrage aux voyous qui cherchent à perturber la bienséance de ces manifestations. A Alger centre, le comité de vigilance mis en place la veille a déjoué les manœuvres de ceux qui veulent inciter à la violence. Ce comité composé de jeunes des quartiers du centre-ville ont empêché des jeunes qui voulaient en découdre avec les forces de l’ordre de gâcher la sérénité des manifestants sortis exiger une nouvelle république de droit et justice.
H. A.
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