Les Palestiniens marquent un an de manifestations pour le droit au retour
Les Palestiniens vont marquer un an de manifestations de la Grande Marche du retour après que les Nations unies sont arrivées à la conclusion qu’Israël pourrait avoir commis des crimes de guerre.
Les Palestiniens de la bande de Gaza vont marquer le premier anniversaire des manifestations de la Grande Marche du retour, en anticipant la même violence meurtrière qui caractérise l’approche d’Israël depuis le début des manifestations.
Le mois dernier, la Commission d’enquête des Nations unies (COI) a publié un acte d’accusation accablant contre le comportement des forces israéliennes d’occupation dans la répression des manifestations.
Selon la COI, des soldats israéliens ont délibérément tiré sur des civils, massacrant et mutilant des manifestants, y compris des enfants, ainsi que des journalistes et des médecins.
Les groupes de défense des droits de l’Homme ont salué les résultats de cette enquête. L’année dernière, ils ont contesté sans succès auprès de la Cour suprême israélienne les règles d’engagement de l’armée et sa politique consistant à tirer à balles réelles à [sur les manifestants]. «Vous ne pouvez pas simplement tirer sur quelqu’un à la jambe parce que vous pensez qu’il dirige une manifestation. Et pour qu’une force meurtrière soit utilisée, il faut que la cible représente une menace imminente pour la vie.»
Le centre de défense des droits de la minorité arabe en Israël, Adalah, était l’un des groupes qui ont contesté la réponse d’Israël aux manifestations devant les tribunaux. «Israël – y compris l’armée, le gouvernement et la Cour suprême – recrée à sa guise le droit international pour l’adapter à ses pratiques», a déclaré Suhad Bishara, avocat à Adalah, qui avait lancé une pétition contre l’utilisation de tirs à balles réelles.
«En situation de combat, c’est le DIH qui s’applique et les civils doivent être protégés. L’objectif de la loi est de protéger les civils. Israël a donc créé de nouveaux concepts qui n’existent pas en droit international pour justifier le meurtre de manifestants civils», a expliqué Bishara à Al-Jazeera.
Comme l’ont écrit deux experts juridiques israéliens dans une évaluation de la décision de la Cour suprême, la position du gouvernement « confond et obscurcit les cadres juridiques internationaux en jeu, créant un ensemble de règles extrêmement souples pouvant être manipulées en fonction des exigences du moment ».
La désignation de Gaza comme entité ennemie, qui remonte à la décision prise par le cabinet de sécurité en septembre 2007, est un élément essentiel de l’approche adoptée par Israël pour les manifestations. C’est cette définition qui «donne le feu vert à de nombreuses pratiques illégales», a déclaré Bishara, dont les collègues à Adalah contestent actuellement devant les tribunaux une décision visant à empêcher tout Palestinien à Gaza de demander réparation, au motif qu’il vit dans une «entité ennemie».
R. I.
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