Mises en garde du chef de l’état-major : que se trame-t-il au sommet de l’Etat ?
Par R. Mahmoudi – La déclaration virulente du chef d’état-major de l’ANP mettant en garde contre «un plan visant à attenter à la crédibilité de l’ANP», en évoquant «des réunions suspectes entre des individus connus», tout en menaçant de les dévoiler «en temps opportun», a provoqué un chamboulement dans tous les états-majors des partis politiques et des médias audiovisuels.
Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a été le premier à réagir, en révélant les noms des personnes qui se seraient réunies à la résidence présidentielle à Zeralada, en disant qu’il s’agit du général à la retraite Mohamed Mediene dit Toufik, et le frère et conseiller du Président, Saïd Bouteflika.
Le MSP, dans un communiqué rendu public samedi soir, affirme que «nul n’a le droit d’incarner l’article 7 de la Constitution, en désignant qui doit représenter le peuple sans s’assurer de sa libre expression, par l’intermédiaire d’élections libres et honnêtes», allusion à l’appel du chef d’état-major de l’ANP d’activer les articles 7, 8 et 102 de la Loi fondamentale.
De son côté, la chaîne de télévision Echorouk a donné d’autres détails, autrement plus graves, sur cette réunion, en annonçant que cette réunion aurait eu lieu en présence d’officiers des renseignements français.
La même chaîne avance que cette réunion aurait eu pour objet de rejeter l’application de l’article 102 et de proposer le général Liamine Zeroual comme Président et le général Toufik comme conseiller sécuritaire, avec la mise en place d’un gouvernement et la dissolution du Parlement.
Incité à une émission d’Echorouk News, samedi soir, un colonel de l’ANP à la retraite accuse les «conspirationnistes» de haute trahison et réclame leur arrestation immédiate et leur assignation en résidence surveillée. D’autres intervenants, lors de la même émission, appellent la population à sortir dans la rue pour exprimer son soutien à l’ANP et dénoncer «un plan de déstabilisation du pays ourdi par des parties occultes hostiles à l’Algérie».
La même source indique que des unités de la Gendarmeie nationale auraient été redéployées au niveau de la capitale.
R. M.
Comment (38)