Deuxième nuit de suspense : guerre de communiqués et bruits de bottes
Par R. Mahmoudi – Les événements s’accélèrent à un rythme vertigineux depuis l’annonce, dimanche, de la nomination d’un nouveau gouvernement. Les Algériens ont encore passé une longue nuit dans l’attente de nouvelles informations ou, pourquoi pas, de décisions «capitales» qui viendront placer les choses sur une autre trajectoire. Pour le commun des Algériens, des décisions capitales, il en y a deux : un limogeage spectaculaire du chef d’état-major de l’ANP qui, lui, poursuit son forcing pour destituer «légalement» le chef d’Etat ou un «coup d’Etat» à la manière classique, avec des blindés autour des édifices névralgiques et tout le décor, pour débarquer un président «indécrottable».
Le dernier communiqué de la présidence de la République, annonçant des «décisions importantes» avant la démission du Président, est venu entretenir le suspense au moment où les médias acquis au général Gaïd-Salah mettaient les bouchées doubles dans ce qui s’apparente à une véritable guerre psychologique contre les partisans du Président. Anticipant les événements, le ministère de la Défense nationale a, dans un communiqué laconique diffusé sur Facebook – innovation dictée certainement par cette incroyable frénésie de l’information – démenti les rumeurs qui avaient circulé sur le limogeage du général Gaïd-Salah et son remplacement par le général Saïd Bey, en indiquant que c’est une information «totalement infondée». Or, les rumeurs en question se référaient à un «faux communiqué» dont aucune source officielle, ni aucun média sérieux n’a fait écho. Est-ce une manière de prévenir contre une éventuelle décision du chef de l’Etat ou, alors, un moyen de galvaniser l’opinion pour la pousser à accentuer les pressions sur l’entourage du Président et préparer le terrain à une insurrection populaire dont les signes commencent déjà à apparaître ? La campagne de lynchage lancée contre des hommes d’affaires proches du cercle présidentiel en est un.
Au milieu de ce psychodrame, de nouvelles rumeurs, annoncent les réseaux sociaux «la mort du Président», comme pour pousser la psychose à son paroxysme. La violence des discours qui se propagent depuis deux jours est telle qu’on n’imagine mal un dénouement heureux dans les prochains jours.
R. M.
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