Les conditions de la réussite de la nouvelle gouvernance
Par Lhadi – Face aux tensions et à l’agitation politique de ces dernières semaines, il me semble que le temps d’apaisement et de décantation sera très utile pour affronter, avec le plus de sérénité possible, la tâche qu’il revient à un responsable d’assumer.
En ces moments difficiles où règnent impatience, fébrilité, pression médiatique incessante, rumeurs abondantes, le choix du futur Premier ministre, de stature intellectuelle, de rigueur morale et d’une force de conviction qu’il sait exprimer avec un talent oratoire exceptionnel, impose du recul, de la distance et de la hauteur. Un chef de gouvernement porté par le sens de l’Etat et une intelligence indiscutables qui s’identifie à l’autorité souveraine que la Constitution lui octroie et dont il doit être toujours prompt et attentif à affirmer la prééminence qui s’y attache.
Il faut, sans délai, doter le pays d’une équipe dirigeante d’union nationale de compétences, dénuée de toute complaisance, forte, cohérente et déterminée, qui, une fois installée aux commandes, engagera sans délai les réformes attendues par les Algériens.
La préoccupation immédiate est de préparer la composition du prochain gouvernement. Celle-ci doit tenir compte de la nécessité de ressouder un peuple ébranlé par les conflits et les divisions survenus. Mais elle doit plus encore illustrer la volonté de changement et de rénovation.
Nous nous trouvons à cet égard devant une situation d’autant plus complexe que tout au plus espérions-nous que l’élan de cette nouvelle gouvernance contribuerait à apaiser les tensions et fédérer les énergies.
En ce sens, il importe d’établir davantage de proximité entre l’Etat et les citoyens, rétablir ce lien fondamental qui donne tout son sens à notre vie démocratique, telle est la première exigence qui doit animer la nouvelle gouvernance. C’est l’une des conditions essentielles de ce pacte républicain qu’elle aura la mission de défendre et de sauvegarder.
Il ne suffit pas d’invoquer de grands principes pour garantir leur pérennité. Encore faut-il se donner les moyens de les faire respecter, tant dans l’exercice du pouvoir que dans le fonctionnement de l’Etat. Cela suppose avant toute chose de combler le fossé de défiance et d’incompréhension qui n’a cessé de se creuser entre le peuple et ceux qui, censés servir ses intérêts, ont trop souvent fait preuve d’inertie, d’impuissance et de résignation.
Au cours de mes pérégrinations dans l’Algérie profonde, j’ai mesuré à quel point l’un de nos devoirs les plus urgents est non seulement de restituer à l’Etat républicain ses véritables missions au service d’une politique économique et sociale à la fois plus juste et plus ambitieuse, mais aussi de rénover la façon de gouverner, de lui insuffler plus de dynamisme et d’efficacité, de la rendre plus simple, ouverte et transparente.
Pour tout dire, le combat commun que nous devons mener est celui de faire triompher une certaine idée de l’Algérie à laquelle nous sommes tous attachés. Réconcilier efficacité de l’action et légitimité démocratique sur la base d’un principe fondamental : tout commence avec le peuple, tout émane du peuple
L.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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