Ce qui fait peur aux Al-Saoud en Algérie selon un chercheur américain
Par R. Mahmoudi – Dans une analyse de la situation en Algérie parue sur le site spécialisé Lobe Log, le chercheur américain Giorgio Cafiero estime que les dirigeants des monarchies du Golfe, Arabie Saoudite en tête, voudraient bien faire quelque chose pour arrêter l’avancée de ce qui apparaît bien être un «acte II du printemps arabe», notamment en Algérie et au Soudan, mais n’auraient pas assez de moyens, leurs ressources financières ayant été épuisées dans les premières «contrerévolutions », en Egypte et en Libye, et aussi dans la guerre au Yémen.
Selon ce chercheur qui dirige le Gulf States Analytics, Riyad et Abu Dhabi redoutent une vague de changement «de la base au sommet» qui a commencé en Algérie et au Soudan et qui risque de contaminer les pays de la région. L’auteur estime ainsi que le régime saoudien veut bien aider au maintien de l’«Etat profond» en Algérie, qui regroupe, selon lui, l’armée, les services de sécurité et les hommes d’affaires. «Tout comme l’Arabie Saoudite a soutenu l’armée algérienne en 1992 (sic) – par une aide financière et encouragée par l’ancien président américain George W. Bush – les dirigeants de Riyad sont tentés d’aider les autorités algériennes à maintenir leur emprise sur le pays, notamment après la démission du président Abdelaziz Bouteflika».
En plus des difficultés financières auxquelles est confronté le régime wahhabite, le chercheur américain rappelle que l’homme fort de Riyad, le prince héritier Mohammad Ben Salman, «a un problème avec les Algériens touchant à son amour propre», causé, selon lui, par le mauvais accueil qui a été réservé, y compris par le président Bouteflika, à sa visite en Algérie il y a quelques mois. Conclusion : «Pour toutes ces raisons, Ben Salman aurait des difficultés à convaincre l’administration Trump de soutenir l’armée algérienne.»
Pour l’analyste américain, le pire scénario aujourd’hui, aux yeux des Saoudiens, est l’émergence en Algérie d’un régime islamiste comparable à celui qui a succédé à Moubarek en Egypte.
R. M.
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