Sécurité intérieure
Par Bachir Medjahed – Les militaires sont plus impliqués dans la sécurité intérieure. Pour les Occidentaux, intervenir dans les pays arabes ou africains est une question de sécurité intérieure. Ils pensent que les attentats sur leur territoire sont planifiés ou commandités à partir des territoires arabes ou africains. L’Algérie intervient par le dialogue – pour le moment – dans notre voisinage pour une question de sécurité intérieure également. C’est de l’extérieur que se commandite le terrorisme intérieur.
Il en est de même pour les pays arabes. Tous les pays arabes. Il serait dit que le malheur au Yémen produit le bonheur en Arabie Saoudite.
Les missions qui légitiment les militaires ont changé de nature. Il n’y a plus d’engagement dans des guerres classiques, avions contre avions, chars contre chars. Depuis qu’a été découverte la nouvelle réalité sous le nom de «guerre asymétrique», les armées sont engagées pratiquement dans des opérations policières. Les militaires découvrent que les opérations peuvent être de longue durée. Ils découvrent également que leur formation ne les prédispose pas à lutter contre des «ennemis» intérieurs, à lutter en zone urbaine ou à disperser des foules.
Même les deux chambres parlementaires sont dotées chacune d’une commission de défense nationale qui n’intègrent pas les questions de sécurité intérieure, à moins que l’on considère que le concept de défense a également pour composante la sécurité intérieure. L’absence de débat nous enfonce dans la confusion.
C’est en sécurité intérieure que l’armée est le plus vulnérable car l’initiative est dans le camp d’en face, comme la clandestinité confère une supériorité opérationnelle aux groupes armés. Les militaires sont d’autant plus vulnérables qu’ils encourent le risque pénal dans les cas où ils feraient dans les bavures car engagés dans des opérations de forte intensité qui les placent devant de mauvaises conditions d’appréciation.
Dans ce qui est appelé une boucle décisionnelle, les responsables les plus hauts gradés ont leur place dans ce risque pénal. Serait-ce le cas actuellement ?
B. M.
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