Blablacratie
Par Karim B. – Comme dans toute révolution, il s’en trouve des narcissiques qui hantent les télévisions et les journaux, pérorant à longueur de journée, analysant les faits et les contrefaits, corrigeant les autres, se présentant comme l’alternative incontournable au statu quo, s’admirant face à la caméra, s’écoutant parler sans entendre les contradicteurs.
Ces narcissiques blablacrates nous vendent une marchandise pourrie faite de bavardage, de baratin, de bagout ; bref, de bla-bla du matin au soir dans une mise en scène vaudevillesque où les diserts parlent pendant que les Algériens sincères battent le pavé sans convoitise aucune, sinon un avenir radieux pour une Algérie prospère et débarrassée de ses fossoyeurs.
Ces narcissiques habitent les réseaux sociaux qu’ils actionnent par le truchement d’influenceurs chargés de vendre leur image comme celle de faiseurs de démocratie, enterrant le cadavre d’un passé tout aussi équivoque que celui de ceux à qui ils jettent la pierre.
Ces narcissiques crieurs ont attendu que la rue se mette en mouvement pour jerker au rythme des slogans appelant le système – tout le système – à dégager, c’est-à-dire le Président et ceux qui, à son ombre ou dans la tranchée opposée, ont aidé à faire durer l’opéra-comique pendant de longues années, chacun dans son rôle.
Un commentateur de matchs hystérique payé en dollars, un enseignant universitaire incapable de distinguer entre son obédience doctrinaire et l’érudition académique, un avocat aux attaches politiques évidentes, une poignée d’agitateurs couvés par le NDI, le NED, Otpor, Freedom House et autres organismes occidentaux louches. Voilà les nouveaux visages qu’on cherche à nous infliger pour ensevelir l’espoir de voir l’Algérie enfin dirigée par ses enfants les plus vaillants qui se sacrifient abnégativement et dignement pour elle, loin des caméras, loin des projecteurs.
K. B.
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