Le général Gaïd-Salah accuse la France de chercher à déstabiliser l’Algérie
Par Kamel M. – Le chef d’état-major de l’ANP a accusé la France de chercher à attenter à la sécurité de l’Algérie en profitant des manifestations pour semer la discorde entre les Algériens. Le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah, n’a pas cité la France nommément, mais il y a fait une allusion directe en pointant un «pays étranger qui a des liens historiques avec l’Algérie».
La première attaque de Gaïd-Salah contre la France a commencé à travers Echorouk TV qui avait fait état d’une rencontre secrète à laquelle auraient pris part l’ancien patron du DRS, le général Toufik, l’ex-coordinateur des services de sécurité, le général Bachir Tartag, le frère du président démissionnaire, Saïd Bouteflika, et des officiers des services secrets français.
Bien que paraissant farfelue et invraisemblable, l’information a poussé le très discret général Toufik à rendre public un démenti dans lequel il a affirmé n’avoir jamais rencontré le général Bachir Tartag depuis qu’il a quitté ses fonctions, estimant inutile de révoquer en doute l’accusation proférée par la chaîne de télévision privée d’intelligence avec une puissance étrangère en se contentant de dire qu’il a toujours veillé à sauvegarder les intérêts de l’Algérie.
Ce lundi, l’ambassade de France a, de son côté, démenti toute tentative d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie, en reprochant à des journaux «sérieux» d’avoir repris l’information «infondée» d’Echorouk TV.
L’attaque frontale de l’homme fort de l’armée, ce mercredi à partir d’Oran, va-t-elle provoquer une crise diplomatique entre Alger et Paris ? Beaucoup d’indices, dont un grand nombre avait été révélé par Algeriepatriotique, mettaient à nu le double-jeu de la France officielle. Au moment où le président français, Emmanuel Macron, insistait sur le fait que Paris suivait les événements en Algérie «sans ingérence» mais «sans indifférence», son ambassadeur à Alger, Xavier Driencourt, multipliait les contacts avec ses relais dans certains médias, notamment un site électronique télécommandé à partir du Quai d’Orsay et piloté par deux frères, des personnalités politiques et un homme d’affaires pour tenter d’influer sur le cours des événements. Les médias dominants français, au premier rang desquels France 24 et l’AFP, font le reste.
K. M.
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