Accusations de Gaïd-Salah, affaire AFP : la France veut éviter l’escalade
Par R. Mahmoudi – La France «regrette» la décision de l’Algérie d’expulser le directeur de l’AFP à Alger, a déclaré, mercredi, le ministère des Affaires étrangères, au lendemain du départ d’Aymeric Vincenot après le refus de renouveler son accréditation pour l’année.
«Nous regrettons cette décision et rappelons notre attachement à la liberté de la presse et à la protection des journalistes, partout dans le monde», peut-on lire dans le point de presse électronique du Quai d’Orsay.
Pour le président du conseil d’administration de l’AFP, Fabrice Fies, «il est hors de question pour nous, dans ces conditions, de désigner un nouveau directeur pour le bureau d’Alger», indique un communiqué rendu public mercredi, ajoutant : «Cette décision qui nous prive d’un responsable de bureau porte un grand coup à notre équipe qui travaille pour assurer une couverture complète et rigoureuse des événements historiques qui se déroulent actuellement en Algérie.»
Selon un compte-rendu de l’agence française, la décision de non-renouvellement de l’accréditation du directeur de son bureau à Alger, qui expirait le 28 février dernier, avait été prise à l’époque du président Bouteflika, ce qui signifie que ce dernier était déjà dans le collimateur avant les événements qui secouent l’Algérie. Mais son expulsion dans le contexte actuel prend incontestablement une dimension politico-diplomatique particulière. Annoncée le jour même où le chef d’état-major de l’ANP accusait indirectement la France de chercher à déstabiliser l’Algérie, à travers ses «relais locaux» qu’il ne désigne pas, mais qui sont faciles à deviner, cette décision d’expulsion du directeur de l’AFP à Alger ne peut être interprétée que comme un premier pas vers le durcissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Paris n’a pas encore réagi officiellement aux graves accusations du général Ahmed Gaïd-Salah, et même les grands médias réputés proches de l’establishment français ne s’y sont pas attardés. Preuve que les Français veulent à tout prix éviter, pour le moment, l’escalade avec Alger.
R. M.
Comment (31)