Saïd Bouteflika, ministres d’Ouyahia insubordonnés : les aveux de Chihab
Par R. Mahmoudi – Dans une nouvelle déclaration, l’ex-porte-parole du RND, Seddik Chihab, enfonce le secrétaire général de son parti, Ahmed Ouyahia, en l’accusant, notamment, d’avoir été «l’exécutant zélé de toutes les décisions émanant des forces extraconstitutionnelles», allusion à l’entourage de l’ex-président de la République, conduit par son propre frère.
«J’en ai parlé lors d’une interview télévisée, explique Chihab dans un entretien à El-Khabar paru jeudi. En désignant le frère de l’ancien Président, qui n’avait aucune compétence pour s’attribuer toute son influence, j’ai été blâmé par Ouyahia qui a pris l’initiative de rectifier ce que j’avais dit aux médias au sujet de ces forces illégales et de l’erreur que nous avions commise en apportant notre soutien à Bouteflika.» Et de poursuivre : «Ouyahia m’a alors poignardé dans le dos, en disant que j’avais tenu mes propos sous l’effet de l’émotion, et en venant me dire ensuite : ‘’Je n’aurais pas pu laisser tes propos passer ainsi.’’ Alors que je lui avais demandé son avis, au préalable, et il était d’accord», lâche le député du RND.
Interrogé sur ce qu’étaient les relations d’Ahmed Ouyahia avec Saïd Bouteflika, l’ex-porte-parole du RND avoue ne pas en connaître les détails «mais il se plaignait parfois de pressions, dira-t-il, et ces pressions s’accentuaient lorsqu’il était attaqué par certains ministres, apparaissant ainsi comme un Premier ministre sans autorité, ni influence». Cette situation a, selon Chihab, mis le parti et ses militants dans une position «délicate».
Poursuivant ses aveux, Seddik Chihab lancera encore : «Nos militants étaient humiliés à chaque rendez-vous électoral, alors que le secrétaire général ne les défendait jamais et les esquivait systématiquement. Le mouvement populaire est venu nous libérer de ces pratiques et de l’humiliation que nous avons subies.» Il avoue que lorsque les Algériens se sont révoltés contre l’ancien Président, son parti aurait dû s’aligner légitimement avec le peuple.
R. M.
Comment (52)