Saïd Sadi appelle le général Gaïd-Salah à démissionner
R. Mahmoudi – Dans une lettre ouverte au général Ahmed Gaïd-Salah, posté jeudi sur son compte Facebook, l’ex-président du RCD Saïd Sadi demande ouvertement au chef d’état-major de l’ANP de démissionner.
«En ces moments décisifs pour la patrie, chaque Algérien est mis face à ses responsabilités. Vous tout particulièrement. Il est temps de partir. Parce que vous êtes âgé, parce que le système que vous avez soutenu a échoué et, surtout, parce qu’il est condamné par l’exceptionnelle mobilisation citoyenne qui fait renaître la nation depuis le 22 février», écrit-il d’entrée.
Saïd Sadi reproche à Gaïd-Salah de faire le contraire de ce qu’il dit dans ses discours, à savoir que «l’armée est en phase avec le peuple» et «exige un nouvel Etat à la mesure de ses espérances, de ses droits et de sa démographie renouvelée».
Sur sa lancée, l’auteur de la lettre ouverte prévient que «continuer d’ignorer le sens profond d’un mouvement déjà inscrit dans l’Histoire du monde, et ceci quelle que soit son issue immédiate, c’est prendre le risque personnel de rester comme l’un des sombres repères de notre mémoire et, plus grave, d’entraîner l’armée dans une aventure où elle connaîtra la pire des épreuves : affronter ses concitoyens. En outre, l’ancien maquisard que vous êtes sait que nul n’a gagné contre un peuple qui se lève», lance encore Saïd Sadi.
Invitant le chef d’état-major à se retirer, l’ex-dirigeant du RCD lui rappelle qu’il «est temps de laisser la place aux nouvelles générations». «L’époque des dictats militaristes est révolue, enchaîne-t-il. Ce serait une faute de jugement grave de ne pas comprendre qu’aujourd’hui, en Algérie aussi, le cri d’un citoyen est plus audible que le bruit d’un canon».
Dans sa lettre, Saïd Sadi juge encore que «ce n’est pas en recourant aux règlements de comptes que l’on va redonner confiance aux citoyens et crédibilité aux institutions; surtout quand les investigations ciblent certains acteurs et épargnent d’autres», tout en dénonçant «une justice à la carte».
Insistant sur le départ d’Ahmed Gaïd-Salah, Saïd Sadi conclura en s’adressant à lui : «Vous avez une occasion unique de clore votre carrière par une décision patriotique (…) : faire rentrer l’armée dans les casernes et laisser l’Algérien inventer le grand destin que le militarisme lui a interdit depuis le premier jour de son indépendance.»
R. M.
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