Ali Ghediri : «Je ne suis pas le candidat de l’armée»
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien à l’agence allemande DPA, le général à la retraite et candidat à la présidentielle du 4 juillet Ali Ghediri dénonce les tentatives de récupération du mouvement populaire par certaines élites politiques, sans les nommer.
Ghediri a réitéré son soutien à la transition dans le cadre constitutionnel, en estimant que le maintien d’Abdelkader Bensalah à son poste de chef d’Etat provisoire ne comporte aucun risque, «dès lors que l’homme n’a plus aucun pouvoir depuis le départ de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika». «La voie constitutionnelle est la plus ardue mais elle est la plus sûre», résume Ali Ghediri.
Le général à la retraite réaffirme son soutien de la démarche de l’institution militaire pour «accompagner» la transition actuelle mais assure qu’il n’en est pas le candidat. Pour lui, le seul moyen pour éviter des risques de récupération du mouvement populaire par des islamistes ou des puissances étrangères, c’est d’aller vite aux élections.
Interrogé sur le rôle de l’institution militaire et les craintes exprimées par certains acteurs politiques quant aux risques de glissement vers un «régime militaire», le général à la retraite affirme que «l’intervention de l’armée n’aurait pas eu lieu si les autres institutions de l’Etat étaient fondées sur des bases démocratiques réelles». «Il était de son devoir constitutionnel et patriotique d’empêcher l’effondrement de l’Etat et d’accompagner le peuple dans le processus électoral».
Ali Ghediri est persuadé que le commandement de l’ANP est «conscient des revendications du peuple», et qu’«il ne s’aventurera pas à marcher contre sa volonté». C’est pourquoi l’institution militaire restera, selon lui, neutre dans le processus électoral en cours.
R. M.
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