Driss El-Djazaïri appelle à l’ouverture d’un dialogue urgent pour une transition politique
Par R. Mahmoudi – Dans une contribution parue dans le quotidien arabophone El-Khabar, le diplomate et arrière-petit-fils de l’Emir Abdelkader a appelé à l’ouverture urgente d’un dialogue avec des représentants crédibles du mouvement populaire pour la mise sur pied d’une instance de direction collégiale qui sera chargée d’assurer une transition «pacifique et en phase avec les revendications populaires».
Détaillant sa proposition, Driss El-Djazaïri appelle à transcender le processus électoral actuel et aller vers la création d’une instance de transition nationale composée de personnalités indépendantes et crédibles, et n’ayant occupé aucun poste ministériel ces cinq dernières années et sans antécédents judiciaires, lesquelles personnalités s’engageraient à ne postuler à aucun poste de responsabilité dans le futur gouvernement, ni à aucun siège dans les prochaines élections.
«Cela semble le choix exprimé par le mouvement populaire, mais il n’a pas été entendu», écrit Driss El-Djazaïri, qui regrette que les articles 102 et 104 de la Constitution aient supplanté l’article 7, qui stipule que «le peuple est source de tout pouvoir». Pour lui, la solution consiste à préserver les institutions désignées par le Président démissionnaire afin de garantir le fonctionnement de la période de transition. «Des mesures ont été prises pour créer un fait accompli sur la base de cette deuxième option», juge encore le diplomate, pour qui le choix entre ces deux options «déterminera les résultats de cette période cruciale», à savoir s’il s’agit d’un prolongement du régime actuel par de simples réformes ou de la mise en place de la deuxième République.
«Notre souhait, suggère encore Driss El-Djazaïri, appelle à l’ouverture d’un dialogue urgent pour une transition politique, est qu’un dialogue sérieux s’ouvre entre le pouvoir et le mouvement populaire afin d’assainir le climat.» Selon le diplomate, il s’agit d’un processus vital pour l’avenir du pays qui ne peut se réaliser en deux ou trois mois. «L’assainissement de la situation sur une base démocratique et durable exigerait un an au moins.» «Nous devons sortir des illusions et cesser de chercher des solutions qui ne reflètent pas la réalité politique actuelle. Il est temps d’entamer un dialogue sérieux et fructueux. Le temps presse !» prévient Driss El-Djazaïri.
R. M.
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