Mouloud Hamrouche : «Les semaines à venir seront critiques et décisives»
Par Lina S. – «Il serait exagéré de croire que la démission de Bouteflika, la désignation du chef de l’Etat intérimaire, l’organisation d’une présidentielle vont colmater toutes les failles, faire disparaître tous les griefs, soigner tous les stigmates et concrétiser toutes les espérances», a affirmé Mouloud Hamrouche dans une tribune parue dans les colonnes du quotidien El-Watan.
«Cela risque de nous faire perdre de vue des leçons précieuses de l’histoire de notre jeune gouvernance à l’algérienne qui nous a conduit là où nous sommes aujourd’hui et nous faire oublier de ruineux gaspillages, en temps, en ressources humaines et financières», a-t-il expliqué.
Pour l’ancien chef de gouvernement, «le commandement [de l’armée] en rejoignant le peuple dans ses revendications légitimes a su sauvegarder le statut national» de l’institution militaire. «Il lui reste, a-t-il ajouté, à contribuer au parachèvement de l’édification de l’Etat national par la mise en place d’une Constitution et d’institutions de vrais pouvoirs d’autorisation, de régulation, d’habilitation et de contrôle».
«Cela mettra l’armée définitivement à l’abri des conflits politiques partisans, permettra de servir de base politique au gouvernement ou d’être un outil entre les mains d’un omnipotent», pense Mouloud Hamrouche, pour qui «les semaines à venir seront critiques et décisives pour démontrer si les élites politiques seront capables d’aller de l’avant en mettant à l’abri l’Etat et l’armée par le développement de vrais instruments et mécanismes d’une démocratie gouvernante et d’un vrai contrôle par de vraies institutions et de vrais élus».
«Le hirak du 22 février a déjà disqualifié les fausses réalités d’un pluralisme fictif et fait découvrir d’incroyables handicaps et de grands vides politiques», a souligné Mouloud Hamrouche, en soutenant qu’il a «en même temps provoqué de vraies opportunités et de réelles chances pour notre pays».
L. S.
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