Manipulations autour de l’emblème amazigh : qui veut diviser le hirak ?
Par R. Mahmoudi – La DGSN se dit, une nouvelle fois, victime de fausses informations colportées par des fauteurs de troubles qui cherchent visiblement à semer la discorde dans un contexte national aussi sensible que celui que traverse le pays actuellement.
Dans un communiqué publié ce mercredi, la DGSN avertit l’opinion publique contre la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’un faux communiqué attribué à cette institution mettant en garde les manifestants contre le port de tout emblème autre que le drapeau national pendant les marches populaires, citant, entre autres, l’emblème amazigh. Le faux communiqué prévient également que les forces de l’ordre «procéderont systématiquement à la saisie de tous ces emblèmes à partir de vendredi prochain au niveau de la capitale».
Le faux document frappé du sigle de la DGSN conclut par un appel à rester fidèle au «vert rouge banc, notre unique drapeau».
Par ce document de propagande, ses auteurs visent clairement à provoquer des réactions hostiles et intempestives chez ceux qui ont pris l’habitude de brandir l’emblème amazigh depuis le début des manifestations populaires contre le système. Même si, souvent, dans les réseaux sociaux, les débats sur cet aspect des manifestations ravivent facilement les vieux démons régionalistes.
Plus perfides, les auteurs de cette grossière manipulation ont choisi de diffuser, au lendemain de la déclaration du chef d’état-major de l’ANP, dans laquelle il appelait à «préserver l’emblème national», allusion sans doute à l’apparition ostensible et, de plus en plus intense, de l’emblème bleu, vert, jaune et rouge dans les marches, notamment à Alger, aux côtés du drapeau national qui demeure néanmoins dominant, y compris en Kabylie. Cette remarque du général Gaïd-Salah n’a pas été du goût des fervents partisans de la cause amazighe, qui étaient nombreux à appeler à sortir cette semaine massivement avec cet étendard, en guise de réponse au chef d’état-major, quitte à écorner cette image de communion populaire née du soulèvement du 22 février.
R. M.
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