Affaire du sabotage du projet Desertec : un démenti et des interrogations
Par Karim B. – L’ambassade d’Allemagne à Alger aurait – le conditionnel est utilisé ici par précaution – publié un démenti sur Facebook suite à l’information révélée par des internautes et reprise par l’Association des oulémas sur les propos d’un ministre allemand qui accuse la France d’avoir «saboté» le projet Desertec.
«Les propos attribués à notre ministre de l’Economie et de l’Energie, Peter Altmaier, relatifs au projet Desertec, tels que publiés par certaines pages Facebook et la presse électronique sont faux. Il s’agit donc de fake news», lit-on sur la page de la représentation diplomatique allemande. Or, la communication officielle via les réseaux sociaux ne garantit pas que cette mise au point soit authentique, l’ambassade d’Allemagne à Alger n’ayant pas fait parvenir sa mise au point de manière directe aux médias ayant relayé l’information, dont Algeriepatriotique.
Par ailleurs, le démenti officieux de l’ambassade d’Allemagne ne précise pas ce qui est «faux» dans l’information : le ministre allemand de l’Energie s’est-il oui ou non exprimé sur la chaîne allemande ZDF au sujet du mégaprojet énergétique avorté ? Si oui, qu’a-t-il dit exactement s’agissant du rôle présumé de la France dans l’échec de ce projet que les autorités françaises avaient boudé dès le départ ?
Tout n’est pas clair dans cette affaire de déclaration du ministre allemand Peter Altmaier. Mais il paraît évident que le rapprochement actuel entre Paris et Berlin fait que les deux capitales verraient mal un «incident» briser cette lune de miel au moment où l’Europe traverse une crise grave accentuée par la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne.
Pourquoi des internautes auraient-ils inventé une déclaration fictive ? La très sérieuse Association des oulémas a-t-elle manqué de discernement ou a-t-elle profité de l’occasion pour tomber à bras raccourcis sur la France dont elle fustige la langue et la culture «envahisseuses» ?
L’ambassade d’Allemagne gagnerait à donner plus de précisions sur cette polémique, en s’adressant directement aux médias.
K. B.
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