Des citoyens appellent à la libération de l’ex-président du FCE Ali Haddad
Par Houari A. – Des manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles étaient inscrits des messages appelant à la libération du patron de l’ETRHB, Ali Haddad. «Jugez tout le monde, libérez Ali Haddad !», «Oui pour une justice pour tous, libérez Ali Haddad !», «Ni j’aime mon frère ni j’aime celui qui le frappe, libérez Ali Haddad !», lit-on sur des écriteaux écrits en tamazight et en français, portés par des citoyens ou accrochés lors des marches célébrant le Printemps berbère.
L’ancien président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) est le seul homme d’affaires à avoir été incarcéré dans le cadre de l’enquête sur la dilapidation des deniers publics et les passe-droits dans l’obtention des marchés. Plusieurs autres investisseurs sont interdits de quitter le territoire national après que le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd-Salah, a instruit la justice de traiter les affaires de la corruption immédiatement et de rouvrir les anciens dossiers de Khalifa, Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest.
De nombreux secteurs sont concernés par les enquêtes menées par la Gendarmerie nationale, dont ceux des télécommunications et des travaux publics entre autres. Le patron de Cevital a été entendu par la brigade de Bab Djedid, a indiqué le concerné sur son compte Twitter. Issad Rebrab a précisé qu’il a été prié de fournir des explications sur ses projets bloqués sous le régime de Bouteflika.
Ali Haddad a eu à se défendre indirectement, via sa chaîne de télévision Dzaïr TV. Des cadres de son entreprise, l’ETRHB, ont assuré que le groupe, qui emploie 7 000 travailleurs, a «toujours été en conformité avec les lois de la République» et qu’il est à jour vis-à-vis de l’administration des impôts. Des responsables au sein de l’entreprise ont affirmé que «seuls 10% des soumissions ont été remportées par l’ETRHB», réfutant ainsi les informations selon lesquelles le groupe dirigé par Ali Haddad aurait «raflé la mise».
Ne défendant pas Ali Haddad précisément, les citoyens qui appellent à sa libération réclament une justice équitable qui n’ait pas deux poids, deux mesures et ne veulent pas que le traitement du dossier de la corruption se transforme en une chasse aux sorcières.
H. A.
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