Pourquoi la France «s’inquiète» sur les informations sensibles de Sonatrach ?
Par Houari A. – L’hebdomadaire français L’Express annonce qu’il détient le «dossier complet» des contrats qui lient la compagnie pétrolière nationale Sonatrach au géant chinois des télécommunications Huawei.
La France profite des scandales économiques à répétition qui secouent l’Algérie pour enfoncer le clou et en rajouter une couche à l’agitation actuelle. L’ouverture des dossiers de la corruption et de l’enrichissement illicite par la justice algérienne semble servir de prétexte pour déballer l’«affaire» via un média français. Une aubaine pour les grands rivaux occidentaux de Huawei qui remuent ciel et terre pour essayer de freiner sa progression fulgurante face aux concurrents traditionnels qui dominent le marché mondial depuis des décennies.
«Huawei continue de profiter de juteux marchés en Algérie tels celui de la réalisation et la mise en service d’un Data Center au profit de la direction générale des Douanes pour un montant estimé à 3,34 millions de dollars et 90,99 millions de dinars», écrit L’Express qui affirme disposer «à cet effet, d’un dossier complet que nous étudions et que nous publierons prochainement une fois les vérifications d’usage effectuées».
L’hebdomadaire français indique, par ailleurs, que «des officiers de la Police judiciaire, agissant sur instruction de la justice, se sont présentés mercredi dernier à la direction générale de Sonatrach pour réclamer des dossiers». L’Express ajoute que «les représentants de la justice se sont rendus à ISI (Informatique et systèmes d’information) et à la structure qui gère le dossier SH 2030. La direction d’ISI est suspectée d’avoir signé des contrats très compromettants, notamment avec le chinois Huawei», lit-on.
L’hebdomadaire ajoute : «Pour un montant de 100 millions de dollars, Huawei va installer l’ERP qui va permettre de gérer les finances, la production, la commercialisation, la comptabilité… autant dire toutes les informations sensibles» de Sonatrach, qui cherche à développer son partenariat avec les entreprises chinoises «dans l’ensemble de la chaîne hydrocarbures ainsi que dans les services pétroliers, avec d’importantes perspectives d’investissement conjoint et de coopération».
«L’inquiétude» de la France sur la sécurité et la protection des «informations sensibles» de Sonatrach trouve sans doute son explication dans un article paru dans un autre journal, Le Monde, qui s’offusque de «l’absence des entreprises françaises d’un appel d’offres géant dans la pétrochimie algérienne».
H. A.
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