Un responsable d’une association écologique fait la loi aux îles Habibas
Houneïda A. – Algeriepatriotique vient d’apprendre qu’une stèle en hommage aux 834 personnes mortes noyées au large des îles Habibas a été enlevée de force, une journée seulement après sa pose. Un ancien membre de l’association écologique marine Barbarous, Tarik Mokhtari, accuse le nouveau secrétaire général de ladite association d’être le responsable de ce méfait.
L’histoire de ces 834 personnes remonte au 20 avril 1943 quand le paquebot qui les transportait, le Sidi Bel-Abbès, a coulé au large des îles Habibas, à Oran. Des Sénégalais et des Français qui étaient à bord et qui venaient de Casablanca vers Oran ont perdu la vie à cause du torpillage du Sidi Bel-Abbès par un sous-marin allemand. Selon l’histoire de ce paquebot, quelques cadavres ont été rejetés sur la rive nord des îles Habibas et ont été enterrés sur les hauteurs de l’île.
Le Sidi Bel Abbès
Jean-Louis Morel a perdu son père lors de ce naufrage. Il a 80 ans aujourd’hui et a souhaité rendre hommage à son père et à ses camarades, en posant une plaque commémorative au niveau du cimetière pour permettre aux générations à venir de connaître l’histoire de ce cimetière et celle du Sidi Bel-Abbès. Avant d’être acheminée de Narbonne à Oran, la plaque a fait escale à Marseille pour être présentée à Suzanne Serol, qui a aussi perdu son papa ce jour-là.
Jean-Louis Morel. Photo Algeriepatriotique
Malheureusement, le nouveau secrétaire général de Barbarous en a décidé autrement. Selon Tarik Mokhtari, le responsable de l’association a enlevé la plaque, une journée après sa pose par l’un des anciens fondateurs de Barbarous et n’a pas voulu la rendre à son propriétaire. Un acte «minable» car, selon Tarik, «il prend en otage le vœu d’un orphelin» qui ne voulait qu’une chose : «Rendre hommage à son père», victime d’une guerre qu’il n’a pas souhaitée.
Plaque commémorative en hommage des victimes du Sidi Bel-Abbès
L’association Barbarous, fondée en 2011 par des amoureux de la mer pour la préservation du littoral à travers le nettoyage des fonds marins ainsi que la sauvegarde de la faune et la flore subaquatiques, est vite tombée entre les mains de «personnes qui usent de sa notoriété pour assouvir leurs propres intérêts», selon les anciens membres de l’association.
Nous y reviendrons.
H. A.
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