Contribution de Nazim Maiza – Le FLN veut frapper l’esprit des Algériens
Par Nazim Maiza – Le FLN ne semble pas trouver, pour le moment, une issue probante pour pouvoir, au moins, faire acte de présence dans d’hypothétiques élections à venir. Ce parti historique est désormais dans un «tohu-bohu» tel qu’il menace sa continuité dans le paysage politique algérien. Aujourd’hui, l’anathème est jeté sur l’ancien président Abdelaziz Bouteflika qui aurait mené une vendetta contre le FLN qui l’avait rejeté autrefois.
Abdelkrim Abada, l’auteur de cette affirmation, croit frapper l’esprit collectif des Algériens par cette nouvelle qui est un secret de Polichinelle. Cela prouve que les alchimistes au sein de ce parti ne sont plus en phase avec la realpolitik qu’impose le hirak chaque semaine.
Il n’est pas nécessaire de commenter cette déclaration car, avant le 22 février, personne au sein du FLN n’a osé contester la moindre décision émanant de l’instance dirigeante de ce parti acquise ouvertement à Bouteflika et son clan. Preuve en est les dévoiements clownesques de l’ancien secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, ne provoquaient aucune contestation au sein du FLN ; en vérité, si contestation il y avait, elle n’était point audible.
Pire encore, aucune controverse n’est venue agrémenter l’actualité politique avant la tenue de la réunion du comité central du FLN la semaine dernière. Beaucoup d’apparatchiks, au sein de ce parti, espéraient voir la vague du «dégagisme» passer pour ensuite compter sur l’amnésie populaire dans l’Algérie post-22 février pour réinvestir la place de nouveau.
Il est important de comprendre que le FLN ne peut plus se permettre de faire dans le rapiéçage dans le contexte politique confus que traverse la nation. Avec le patrimoine logistique entre ses mains, le FLN aurait dû être le porte-voix du peuple et prévoir la crise actuelle – il en est de même pour la tentaculaire UGTA. Au lieu de cela, le FLN se retrouve voué au mépris du peuple qui le considère comme étant le point de départ de la perversion politique et des passe-droits de tous genres.
Dans la situation «explosive» que connaît la nation, le plus étrange est que les anciennes figures qui meublent et minent le FLN pensent qu’elles seront capables de se réconcilier avec le peuple en colère. Mieux, ils sont convaincus que les choses reviendront à la normale.
Ce qui reste des jeunes militants soucieux au FLN devront assumer lourdement les erreurs des anciens et opérer une véritable révolution au sein des instances du parti. La priorité devra être la révocation intégrale de ce qui incarnait de près ou de loin le suivisme aveugle dénué de «pudeur» et d’autocritique.
En effet, seul un remaniement «spectaculaire» pourrait, un tant soit peu, atténuer les blessures infligées au FLN qui mettra beaucoup de temps avant de prétendre à la capacité de jouer un rôle dans l’Algérie d’aujourd’hui.
N. M.
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