Ce que signifie le traitement du «cas» Ahmed Ouyahia par la Cour suprême
Par R. Mahmoudi – La Cour suprême a désigné un de ses magistrats pour entamer les procédures d’inculpation de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia. Par cette procédure, le dossier du secrétaire général contesté du RND devrait être immédiatement transféré à cette instance judiciaire après la comparution, ce mardi, du prévenu devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed. De nombreux observateurs s’étaient hâtés d’en conclure qu’Ahmed Ouyahia avait été entendu comme témoin dans des affaires de corruption qui, du reste, n’étaient pas officiellement précisées. Chose qui a, sur le coup, donné lieu à des supputations.
Le processus d’inculpation du très impopulaire ex-Premier ministre sera très vite mis en marche pour permettre l’ouverture, dans les tout prochains jours, d’un procès, le premier du genre depuis l’avènement de Bouteflika au pouvoir en 1999.
Ce brusque sursaut de la Cour suprême semble s’expliquer par le rappel insistant du chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd-Salah, lequel, le même jour, enjoignait presque à la justice de «passer outre» les lenteurs et autres complexités procédurales pour accélérer le jugement des personnes – responsables ou hommes d’affaires – impliquées et citées dans des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics.
Il faut alors s’attendre à ce que la Cour suprême soit aussi saisie dans les jours à venir pour permettre le jugement d’autres hauts responsables gouvernementaux – anciens ou en exercice – qui traînaient de lourds soupçons de corruption et sur lesquels des dossiers explosifs étaient déjà établis depuis des années. Le plus cité d’entre eux est l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, qui a, lui aussi, été convoqué par la justice.
R. M.
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