La tentative de coup d’Etat au Venezuela largement condamnée : appel au dialogue
La communauté internationale a vigoureusement condamné la tentative de coup d’Etat avortée, mardi, au Venezuela, appelant toutes les parties concernées à privilégier la voie du dialogue et la solution politique à la crise.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a ainsi exhorté «toutes les parties à éviter de recourir à la violence» au Venezuela et leur a demandé de «prendre des mesures immédiates pour faire revenir le calme». Selon le porte-parole, le SG de l’ONU a exhorté «toutes les parties à observer la plus grande retenue» et à s’inscrire dans le règlement politique de la crise actuelle.
De son côté, la Russie a dénoncé fermement «le recours à la force», appelant l’opposition menée par Juan Guaido à des pourparlers «sérieux» pour éviter «l’effusion de sang».
«L’opposition radicale au Venezuela a une fois de plus recours à une confrontation par la force», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, accusant les opposants au président Nicolas Maduro d’«attiser» le conflit.
L’Union européenne a appelé, quant à elle, à la «plus grande retenue», réaffirmant qu’ «il ne peut y avoir qu’une solution politique, pacifique et démocratique pour sortir des crises multiples qu’affronte le pays». Par la voix de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui s’est exprimée dans un communiqué, «l’Union européenne a rejeté toute forme de violence» et appelle à «la plus grande retenue pour éviter la perte de vies et une escalade des tensions».
Intervenant lors d’une conférence de presse, le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a réitéré, pour sa part, son appel à une «solution pacifique» à la situation au Venezuela, affirmant que la position de son gouvernement demeurait «fidèle à sa Constitution, ainsi qu’aux principes de non-ingérence, d’autodétermination des peuples et de règlement pacifique» des crises.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, avait annoncé, mardi, que les Forces armées du pays avaient réussi à mettre en échec la tentative d’un «petit» groupe qui comptait «répandre la violence à travers une escarmouche putschiste».
S’exprimant dans une allocution à la télévision nationale, Maduro a indiqué que cinq soldats et trois policiers ont été blessés par balle lors des heurts avec des manifestants pro-Guaido, survenus après que ce dernier a revendiqué le ralliement de certains soldats «courageux» depuis une base militaire de Caracas.
Appel au respect de la démocratie et du choix des urnes
Dans le même ordre d’idées, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a affirmé que Téhéran soutient toujours le gouvernement vénézuélien, saluant à l’occasion l’échec du coup d’Etat. «Nous pensons que le gouvernement constitutionnel vénézuélien doit être soutenu», a plaidé Zarif devant des journalistes en marge d’une rencontre sur la coopération en Asie à Doha, capitale du Qatar, avant d’ajouter que «l’Iran continue de croire en la nécessité d’un dialogue interne».
La Syrie a également condamné la tentative de coup d’Etat contre le gouvernement légitime au Venezuela. Une source du ministère syrien des Affaires étrangères et des Expatriés, citée par l’agence Sana, a soutenu que «les derniers développements et les réactions de Washington démontrent que ce pays poursuit sa politique visant à déstabiliser le Venezuela et utilisera toutes ses capacités, dont l’embargo économique, pour le transformer en un Etat servile».
D’autre part, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a, lui aussi, condamné la tentative de coup d’Etat contre le gouvernement de Nicolas Maduro, rappelant que son pays avait déjà combattu contre des coups d’Etat qui ont eu des «conséquences négatives» sur la Turquie. «Le monde entier doit respecter les préférences démocratiques du peuple au Venezuela», a-t-il souligné, dénonçant «ceux qui tentent de nommer un gouverneur colonial post-moderne au Venezuela».
«Ils devraient savoir que le seul (moyen) de déterminer comment un pays sera gouverné réside dans des élections. Les urnes sont essentielles dans les démocraties», a-t-il soutenu.
R. I.
Comment (5)