Ce qui fait peur à la Tunisie au cas où la crise venait à perdurer en Algérie
Par R. Mahmoudi – Le directeur de l’électricité et de l’énergie au sein du ministère tunisien de l’Industrie, Belhacene Chiboub, a déclaré que les contrats de fourniture de gaz et d’électricité en provenance d’Algérie n’ont à aucun moment été interrompus, soulignant que les contrats à long terme ne sont pas affectés par les changements politiques en cours en Algérie.
Les autorités tunisiennes cherchent à dissiper des inquiétudes nourries par des discours alarmistes concernant l’interruption de l’approvisionnement de la Tunisie en raison de la poursuite du mouvement populaire algérien, qui a entraîné des changements dans la direction des institutions et des compagnies énergétiques, dont notamment Sonatrach, et aussi par l’ouverture d’une série d’enquêtes sur des délits de malversation et de corruption touchant de nombreux responsables.
Il faut savoir que l’Algérie est l’un des principaux fournisseurs de gaz naturel de la Tunisie. Sonatrach fournit l’essentiel des besoins en gaz de la Tunisie, tandis que Sonelgaz fournit la demande supplémentaire en électricité de ce pays en cas de saturation.
La Tunisie doit faire face à des choix stratégiques difficiles pour répondre à ses besoins énergétiques futurs et s’attend à une baisse de la production de gaz à partir de 2020. Selon les statistiques officielles, la Tunisie couvre environ 8% de ses besoins énergétiques de base à partir de ressources pétrolières et gazières nationales, et le reste par des importations.
Le même responsable tunisien indique qu’environ 48% des besoins en gaz tunisiens sont fournis par les importations algériennes. Il a ajouté que les contrats énergétiques sont soumis aux conventions internationales et ne peuvent, de ce fait, être affectés par le mouvement de contestation en Algérie ou les profonds changements qui se produisent dans les institutions énergétiques algériennes, soulignant la nécessité d’exploiter ces changements en Algérie pour renforcer la coopération économique entre les deux pays, en améliorant les échanges commerciaux en matière d’énergie, notamment, et en avançant dans la réalisation du projet Grand Maghreb, resté à l’abandon depuis des décennies.
R. M.
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