Comment la France cherche à piéger l’Algérie à l’ONU pour sauver le Maroc
Par Karim B. – La presse marocaine ne tarit pas d’éloges sur la France qui aide le Makhzen à maintenir sa mainmise sur le territoire occupé du Sahara Occidental. C’est que Paris a, une nouvelle fois, affirmé son soutien au plan expansionniste du régime de son allié Mohammed VI.
Selon les médias marocains, la France a affirmé, par la voix de sa représentante permanente à l’ONU, que le plan d’autonomie avancé par Rabat «est une base sérieuse et crédible pour les négociations» entre le Maroc et le Front Polisario.
L’ambassadeur français a, dans ce sillage, voulu impliquer l’Algérie comme partie prenante dans le conflit sahraoui, en soulignant que «les quatre délégations [doivent] poursuivre leurs discussions dans un état d’esprit constructif et de compromis en vue de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, juste, durable et mutuellement acceptable». Anne Gueguen joue sur les mots pour donner un coup de pouce au régime marocain qui s’échine à inclure l’Algérie dans ses négociations avec le Front Polisario et montrer ainsi qu’Alger est le principal acteur dans le dossier sahraoui.
Allant plus loin dans sa manœuvre, l’ambassadrice française cite l’Algérie en deuxième position après le Maroc dans son énumération des pays présents lors des deux précédentes tables rondes de Genève qui «ont permis au Maroc, à l’Algérie, à la Mauritanie et au Polisario de s’accorder sur la responsabilité particulière de la région et sur la nécessité de développer la confiance», a-t-elle affirmé, alors que l’Algérie et la Mauritanie n’y ont pris part qu’en tant que pays observateurs.
Et d’ajouter, toujours avec le même raisonnement sournois : «Je tiens à saluer le travail remarquable des équipes de la Minurso qui, par leur présence, contribuent à (…) créer les conditions nécessaires à la poursuite du dialogue entre le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie», tout en sachant pertinemment que l’Algérie ne «dialogue» pas avec le Maroc sur la question sahraouie.
K. B.
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