Impasse politique : les islamistes tendent la perche au pouvoir
Par R. Mahmoudi – En réponse à l’appel renouvelé du chef d’état-major de l’ANP pour l’ouverture d’un dialogue politique en vue de sortir de la crise, des partis islamistes ont réaffirmé leur disponibilité à prendre part à un dialogue «sincère» et «élargi», sans poser aucune condition préalable.
C’est le vœu que formule le MSP dans un communiqué rendu public mercredi, en souhaitant que «des institutions crédibles», allusion à l’institution militaire, accompagnent ce processus. Le parti d’Abderrazak Mokri estime même que c’est la meilleure voie pour aboutir à une solution «consensuelle» à la crise politique qui secoue le pays, qui doit passer par la satisfaction des revendications portées par le mouvement de contestation populaire.
S’inspirant des discours du chef d’état-major appelant à la préservation de l’unité nationale, le MSP dénonce dans son communiqué «tous les appels à la division et à l’escalade, susceptibles de menacer l’unité nationale».
Même attitude affichée par le porte-parole du Front pour la justice et le développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf, qui, lui, a salué la réaction du chef d’état-major de l’ANP aux propositions de l’opposition représentée par l’Alliance des forces de changement, tout en suggérant un report de l’élection présidentielle.
Dans une déclaration au quotidien arabophone El-Bilad, le porte-parole du parti d’Abdellah Djaballah propose un report de six mois pour permettre l’ouverture d’un large dialogue devant réunir des représentants de l’institution militaire, de la société civile, du «hirak» (mouvement de contestation populaire) et des partis de l’opposition, excluant de fait les partis traditionnellement loyaux au pouvoir.
R. M.
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