Salafistes à l’affût
Par R. Mahmoudi – Les manifestations populaires vont-elles se poursuivre pendant le mois de Ramadhan qui commence dans quelques jours ? C’est la question qui préoccupe depuis quelques jours les animateurs du mouvement de contestation populaire, redoutant un fléchissement «fatal» de cette formidable dynamique à cette occasion.
Pour de nombreux commentateurs sur les réseaux sociaux, il faudrait imaginer d’autres moyens et d’autres modes d’action pour contourner ce handicap, pour pouvoir entretenir la flamme des manifestations jusqu’à la «victoire finale».
Tous s’accordent à dire qu’il n’est pas question d’abandonner la partie en si bon chemin, et de permettre ainsi aux «tenants du pouvoir», qui ont toujours misé sur l’essoufflement du mouvement, de reprendre leurs forces et de se reconstituer.
Mais que faire pour maintenir cette fougue inextinguible qui a porté la contestation populaire deux mois durant, et continuer à avoir une mobilisation aussi dense ?
Le challenge paraît difficile, en effet, mais il ne faudrait pas s’étonner de voir les Algériens consentir à des sacrifices physiques insoupçonnés pour prouver leur détermination à aller jusqu’au bout de leur engagement, même s’ils devraient être moins nombreux dans les marches hebdomadaires que d’habitude ou moins fougueux, à cause du jeûne.
Autre appréhension relevée à l’orée de ce mois sacré, et qui peut affecter sérieusement le mouvement populaire à cette occasion, c’est le risque d’irruption des islamistes extrémistes dans les manifestations. Restés jusqu’ici quelque peu en retrait des événements, les fidèles et sympathisants de l’ex-FIS ont montré à l’enterrement d’Abassi Madani, la semaine dernière, qu’ils constituaient toujours une force et qu’ils pouvaient resurgir à tout moment.
R. M.
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