L’opposition veut-elle pousser à un dialogue direct avec Gaïd-Salah ?
Par R. Mahmoudi – Les partis de l’opposition ont exprimé à l’unisson leur rejet catégorique de l’appel réitéré, dimanche, par le chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, pour un dialogue en vue de la préparation de la présidentielle du 4 juillet prochain.
Du MSP au FFS, au PT, à El-Adala d’Abdallah Djaballah, à Talaie El-Houriyet d’Ali Benflis, tous ont dénoncé, ce lundi, «une fuite en avant» du pouvoir ou une «énième provocation» contre le peuple, en récusant l’idée même de dialoguer avec des «personnages illégitimes et largement contestés par le peuple».
Au même moment, le président du MSP, Abderrazak Mokri, a fait une sortie pour le moins curieuse pour démentir, dans une déclaration téléphonique à la chaîne El-Bilad TV, des informations parues la veille dans certains médias selon lesquels la direction de son parti se serait réunie, ces derniers jours, avec les directions des partis de Benflis et de Djaballah pour mettre au point un projet d’entretien avec le commandement de l’armée au sujet des échéances politiques.
La réaction impulsive d’Abderrazak Mokri cache mal un sentiment de gêne chez ce leader islamiste qui a pourtant clairement accordé un blanc-seing au chef d’état-major de l’ANP, depuis le début des discours de Gaïd-Salah, et se dit satisfait de toutes les décisions prises jusque-là par l’état-major.
Dans sa déclaration rendue publique dimanche, le MSP a salué l’arrestation de Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene et Bachir Tartag, qu’il a qualifiée d’«évolution qualitative importante» dans le processus de changement en cours. Il demande néanmoins au commandement de l’institution militaire, qui détient aujourd’hui les leviers du pouvoir, de satisfaire les autres revendications posées par le mouvement populaire concernant, notamment, le départ des «3B» et la mise en place d’une transition apaisée à travers des élections «libres et honnêtes».
De son côté, Abdallah Djaballah s’est félicité de l’arrestation du général Mediene, dit Toufik, qu’il a particulièrement diabolisé en le décrivant comme le fossoyeur de l’opposition et de la démocratie en Algérie. Facile à décoder, le message de Djaballah s’adresse clairement au «tombeur» de l’ex-patron du DRS.
R. M.
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