Le larbin Moscovici
Par Houari A. – Parmi la pléthore de «personnages» français qui se sont illustrés, particulièrement ces deux dernières années, dans la défense acharnée des intérêts du Makhzen, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, occupe certainement une place de choix.
Au niveau de la Commission européenne, ce commissaire est considéré comme le maître d’œuvre des nouveaux accords de la honte UE-Maroc dans les domaines agricole et de la pêche. Ces derniers ont été conclus, sous sa conduite, après deux années de «négociations» marquées par une malhonnêteté affligeante et un zèle sans limite. Moscovici ne s’est d’ailleurs pas gêné de confesser dans une lettre rendue publique par l’ONG WSRW en janvier dernier sa compromission et sa soumission aux caprices de Rabat, en avouant sans sourciller que le régime de Rabat a tout bonnement refusé les propositions de la commission visant à mettre en place un mécanisme de traçabilité des produits importés illégalement du Sahara Occidental occupé.
Ces récents accords sont l’illustration parfaite du rôle de «meilleur avocat de Rabat» joué par la France, à travers ses représentants au sein des différentes institutions de l’Union européenne. Au niveau du Parlement européen, par exemple, outre le zélé et porte-voix du Makhzen Gilles Pargneaux, la France a accaparé, entre autres, les deux postes clés de rapporteurs sur ces deux accords, en la personne de Patricia Lalonde et Alain Cadec, qui ont effectué un véritable travail de sape.
En effet, tout au long des deux dernières années, la France à travers le trio Moscovici-Lalonde-Cadec, en particulier, s’est engagée dans une véritable entreprise de lobbying et de pressions, appuyée par les parlementaires espagnols notamment, pour s’assurer un passage en force au niveau du Parlement européen et l’approbation d’accords illégaux, contraires aux décisions de la Cour de justice de l’UE.
C’est en quête de rétributions pour services rendus que Pierre Moscovici vient de se rendre au Maroc, les 3 et 4 mai courant, avant la fin de sa mission dans l’actuelle équipe conduite par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. L’objet principal de cette énième visite n’était autre que d’offrir un nouveau cadeau à ses «amis» marocains en annonçant qu’il a réussi à leur faire éviter de figurer sur la liste noire des paradis fiscaux.
En effet, le Maroc figure déjà sur la liste grise –antichambre de la liste noire – établie par l’Union européenne. Rabat était aussi cité et devait figurer sur cette liste noire en décembre 2017, si ce n’est l’intervention de Paris qui a, comme à l’accoutumée, tiré sa «protégée» de ce énième pétrin. Mais pour combien de temps encore ?
H. A.
Comment (8)