Face au scepticisme de l’opposition : l’étrange optimisme d’Abderrazak Mokri
Par R. Mahmoudi – Le président du MSP est l’un des rares chefs de l’opposition à continuer à afficher une satisfaction presque totale des réponses et des décisions qui ont été prises jusque-là par les autorités depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika.
Au moment où la quasi-totalité des partis de l’opposition radicalisent leur position par rapport à l’état-major de l’ANP, en l’accusant ouvertement de vouloir instaurer une «nouvelle dictature» à la place de celle incarnée par Bouteflika et son clan, Mokri multiplie les messages allant entièrement dans le sens inverse.
Après s’être félicité de l’arrestation du trio Saïd Bouteflika-Tartag-Toufik, il vient de se distinguer par un commentaire pour le moins étonnant sur l’annonce de l’incarcération de Louisa Hanoune. «Je n’ai pas toutes les données sur ce dossier mais je sais que les chefs de partis politiques ne sont pas au-dessus de la loi», a-t-il déclaré, jeudi, à la chaîne El-Bilad TV. Et d’enchaîner, placide : «Si certains d’entre eux sont cités dans des affaires, il est tout à fait normal qu’ils soient convoqués pour être entendus.»
Affichant un optimisme en contraste total avec le scepticisme et l’alarmisme des autres segments de l’opposition, le leader islamiste estime que le mois de Ramadhan pourrait marquer «la naissance d’une Algérie nouvelle telle que décrite, avec détermination et créativité, par les Algériens à travers leurs banderoles et leurs slogans», écrit-il dans un nouveau tweet pour commenter le 12e vendredi des manifestations populaires. «Le hirak durant ce début du mois de Ramadhan a été un grand succès, affirme-t-il. C’est la preuve irréfutable que la marche de la liberté se poursuit jusqu’à la chute des ‘’3 B’’ et la mise en place d’une transition démocratique qui puisse concrétiser la volonté populaire. La messe est dite. Ne perdons pas de temps !»
Remarquons qu’à la différence de certains opposants radicaux, lui se contente du départ des «3 B» (Bedoui-Bouchareb-Bensalah) pour espérer l’avènement rapide d’«une nouvelle Algérie» et ne pose, à aucun moment, le départ ou le retrait de Gaïd-Salah, tel qu’exprimé en force par les manifestants lors de la marche de ce vendredi, comme condition préalable pour voir «une transition démocratique» s’enclencher.
R. M.
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