Le Syndicat national des magistrats : «Nous n’agissons pas sur ordre !»
Par Houari A. – Le président du Syndicat national des magistrats (SNM) a réfuté, dans un communiqué rendu public ce samedi, l’accusation selon laquelle la justice agirait sur ordre.
C’est la première déclaration publique du syndicat depuis la désignation de son nouveau président, Issaâd Mebrouk, le 27 avril dernier, en remplacement de Djamel Aïdouni.
L’accélération des procédures judiciaires à l’encontre d’un certain nombre d’hommes d’affaires placés sous mandat de dépôt a fait dire à certains analystes que la justice aurait ainsi acquiescé à la demande du chef d’état-major de l’ANP qui a demandé la réouverture rapide des dossiers de la corruption.
Mais les magistrats réfutent cette accusation, en affirmant que les magistrats refusent toute ingérence dans l’exercice de leur fonction et en assurant que la garantie d’une justice équitable ne peut pas émaner de l’extérieur de celle-ci. Le Syndicat national des magistrats algériens affirme également «tenir à leur droit en tant qu’institution constitutionnelle indépendante».
Les magistrats ont, pour rappel, organisé plusieurs marches et sit-in en soutien aux manifestations des citoyens qui réclament le départ du régime, en appelant, à leur tour, à mettre fin à l’immixtion du gouvernement qui, par le biais de l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, entravait le bon fonctionnement de cette institution névralgique au point d’empêcher toutes les procédures qui sont aujourd’hui entamées contre les hommes d’affaires qui orbitaient autour de l’ancien cercle présidentiel.
Le sursaut des magistrats s’est soldé par le départ de l’ancien président dont le mandat était arrivé à son terme, et son remplacement par un autre juge qui veut insuffler une nouvelle dynamique à la justice, longtemps considérée comme un «appendice» du pouvoir exécutif.
Issaâd Mebrouk avait, dès son élection, abordé la question de l’impartialité du magistrat, qui «doit rester neutre et à égale distance de toute partie en conflit et dans toute affaire, en vue de préserver l’unité des algériens», avait-il dit, tout en précisant que «le temps des pressions qu’auraient vécues des magistrats, durant des années, est bien révolu».
H. A.
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