Ce que révèle une «guerre» sur internet au sujet de la présidentielle du 4 juillet
Par Mohamed El-Ghazi – Internautes et «robots» se livrent une guerre sans merci sur des centaines de pages sur les réseaux sociaux pour celles qui réussiront à convaincre le plus d’Algériens à adhérer à leurs thèses. Certaines de ces pages se trouvent être générées par des robots.
Les unes appellent à boycotter l’élection présidentielle du 4 juillet, parce qu’«il n’y a aucune garantie que cette élection soit propre et crédible tant que les symboles de l’ancien système sont toujours là». Les autres appellent les Algériens à voter massivement «pour éviter un vide constitutionnel». Cette catégorie ne génère pas un nombre important de fans. L’écrasante majorité de ces internautes refuse d’aller vers l’élection du 4 juillet et refuse toute proposition émanant des symboles de l’ancien système, «sans exception».
D’aucuns estiment que fournir les conditions nécessaires pour des élections crédibles au lieu de s’aventurer à aller vers l’élection du 4 juillet serait le «meilleur choix» qui réconcilierait entre la solution politique et le respect de la Constitution. Ce choix ne serait pas une période de transition mais plutôt un «supplément de temps» pour «préparer une élection propre et crédible». «Et celui qui refuse ce choix démontre, indirectement, un plan malsain : ne pas écouter la voix de la raison et œuvrer pour le blocage afin d’imposer des agendas qui servent ses intérêts occultes.»
Selon cette catégorie d’intervenants sur les réseaux sociaux, majoritaire, il est «impossible de penser à l’élection présidentielle alors que l’ex-président Bouteflika avait dissous la Commission nationale de surveillance des élections avant sa démission». «Elle n’a pas été activée, ni remplacée par une autre pour la préparation de la prochaine élection présidentielle», insiste-t-on. «Qui peut-on accuser d’ennemi de la patrie ? Est-ce celui qui appelle à une solution qui permettra à toutes les composantes de la société algérienne d’y participer ou bien la solution qui prêche le choix constitutionnel, laquelle solution converge vers une sortie de crise embellie et qui n’est ni constitutionnelle ni démocratique ?» se demande un internaute qui assure que les solutions proposées jusque-là, toutes refusées par le peuple, «semblent servir des intérêts et dont le but est de créer une nouvelle ‘’îsaba’’ (clan) à la place de celle qui activait du temps de Bouteflika». «Cette nouvelle îsaba va mettre l’union du peuple en péril et casser les avancées gagnées pendant le mouvement populaire et qui a fait des Algériens une masse fière de son algérianité et de son armée populaire».
D’après ces internautes, accuser toute voix dissidente de trahison est une «politique dangereuse contre l’union du peuple». «Elle nous renseigne, disent-ils, sur l’arrivée d’opportunistes qui proposent leurs services dans le but de dévier le rôle de l’armée et de semer le doute sur le nationalisme du mouvement populaire, en entourant toutes ses propositions de soupçons».
«Le mouvement populaire est en totale harmonie avec l’armée populaire. Cette dernière est la raison et la conscience du peuple et ne peut, en aucun cas, travailler contre lui. La logique de l’institution militaire le refuse malgré l’intransigeance de certains à vouloir continuer dans le statu quo de ne pas écouter la voix du peuple qui demande une nouvelle République démocratique, novembriste», estiment ces internautes.
M. E.-G.
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