Erdogan ouvre un camp à Istanbul pour endoctriner les jeunes Algériens
Par Kamel M. – Déjà infiltré en Algérie dans un certain nombre de médias arabophones, dans la sphère politique et même au Parlement, le régime dictatorial de Recep Tayyip Erdogan offre, ouvertement, une «formation politique» au profit de jeunes Algériens, dans le même sillage que les cycles proposés et financés par des officines occidentales.
Cette fois-ci, c’est à travers l’Association des oulémas algériens que le parti turc des Frères musulmans, AKP, recrute ces jeunes qui seront invités en Turquie pour des séances d’endoctrinement. L’Association algérienne lui sert de relais à travers son «club scientifique», qui annonce qu’une «occasion est offerte aux jeunes qui veulent vivre une expérience différente en Turquie». Le séjour est prévu à Istanbul, dans un camp où les autorités turques allient «formation» et «tourisme», est-il indiqué dans le message posté par l’Association algérienne sur les réseaux sociaux.
Le cycle se déroulera du 20 au 28 juin prochain et comportera, outre une visite des «plus importants sites historiques», de nombreux ateliers où les «disciples» seront initiés à la langue turque, avant de passer aux «choses sérieuses» : la citoyenneté active, les principes du leadership et de la décision, la définition de l’action individuelle et les premiers pas pour son exécution.
L’annonce indique que des étudiants algériens dans les universités turques seront présents à ces séances de lavage de cerveau, en précisant que les jeunes intéressés par cette offre devront s’inscrire, en s’adressant directement à l’Association des oulémas algériens par téléphone dont le numéro est indiqué dans l’annonce.
Le régime turc est connu pour ses actions en direction des pays musulmans, notamment du Maghreb et du Moyen-Orient, où il tente d’étendre ses tentacules pour s’imposer comme une puissance sous couvert de propagation de l’islam. Des pays comme l’Algérie lui ont facilité la tâche, notamment en acceptant qu’une société turque procède à la restauration de la mosquée Ketchaoua et la fasse inaugurer par l’épouse du «sultan d’Ankara» à qui l’ancien régime déroulait le tapis rouge.
Plusieurs pays occidentaux se méfient de l’action d’endoctrinement menée par l’AKP à travers ses «centres culturels» disséminés à travers le monde. Des enquêtes ont révélé qu’aussi bien Recep Tayyip Erdogan que son ennemi juré, Fathullah Gulen, financent des organismes pour répandre la doctrine ottomane dans la logique des «conquêtes» du passé qui ont valu à l’Algérie d’être occupée pendant trois siècles sous la forme d’un colonialisme déguisé sous l’appellation fallacieuse de «Régence».
K. M.
Comment (56)