Ali Laskri : «Au FFS, nous sommes persuadés que le changement est inévitable»
Par Mounir Serraï − Ali Laskri, coordinateur de l’instance présidentielle du FFS, estime que rien ne pourrait arrêter la marche vers un changement politique profond.
«Tout le monde admet aujourd’hui que le système mis en place au lendemain de l’indépendance n’a pas évolué alors que le contexte national et international, lui, a complètement changé. Ce système (institutions, hommes) très centralisé, a fonctionné avec des institutions conçues d’en haut, non élues démocratiquement, et des hommes cooptés, laissant peu d’espace à la participation de la population. En vérité, le système servi par des ressources naturelles abondantes a duré en s’achetant une légitimité sociale pour ne pas dire la paix sociale à défaut d’une légitimité politique», a-t-il affirmé aujourd’hui au forum de Liberté.
Ali Laskri poursuit en relevant que «l’utilisation de la violence et de la répression contre toute expression de rejet du système et de démocratisation a ouvert la voie à la crise de confiance voire une défiance de la population à l’égard des gouvernants. Le mouvement révolutionnaire du 22 février est venu consacrer le rejet de ce système».
Et le FFS croit donc à cette dynamique populaire en faveur du changement. «Nous sommes persuadés que le changement est inévitable, il doit se faire de façon pacifique et consensuelle», précise Ali Laskri, pour qui «le changement du système politique est une condition nécessaire mais insuffisante pour le développement du pays et la sauvegarde de son indépendance politique et économique. Le changement du système politique doit s’accompagner en même temps d’un développement économique qui préservera la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation».
«Existe-t-il une solution de rechange à un changement démocratique du système qui préserve le pays des menaces contre sa stabilité, son unité et sa souveraineté», se demande-t-il avant de répondre par la négative : «Non ! Car si le statu quo actuel perdure, le système et les hommes qui en sont responsables ne seront pas en mesure de faire face aux forces déstabilisantes que représentent les pressions sociales grandissantes et les agressions multiformes véhiculées par la mondialisation.»
Ali Laskri précise que le FFS continue à demander «l’exercice du droit à l’autodétermination et l’élection d’une Assemblée nationale constituante»
Pour le parti de feu Aït Ahmed, «l’Assemblée nationale constituante est une institution collégiale dont les membres sont les représentants du peuple librement élus. Ils auront pour mission de rédiger une constitution qui définit l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et des institutions».
Et d’ajouter que «cette Constitution élaborée sera soumise à referendum à la population. Dès que cette constitution est adoptée, les différentes institutions seront mise en place librement, la mission de l’Assemblée constituante sera accomplie». «Ce qui ouvrira, selon M. Laskri, la voie à des élections présidentielle, législatives et locales ; libres, honnêtes et transparentes selon le schéma organisationnel de la nouvelle Constitution.»
M.S.
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