Le RCD dénonce «l’entêtement à vouloir organiser une présidentielle le 4 juillet»
Par Mounir Serraï – Le RCD se soulève contre «l’entêtement à vouloir organiser une présidentielle le 4 juillet 2019». Une présidentielle qui est, selon ce parti, «pilotée de bout en bout par un personnel politique passé maître dans la fraude électorale». Cela, pour la formation de Mohcine Belabbas, «ne relève pas d’un simple passage en force pour désigner un nouveau Président ou d’un déni ordinaire de la réalité mais participe d’une stratégie de reprise en main par une partie du système de la décision par un agenda caché».
Le RCD considère que «l’instrumentalisation de la justice et la reprise en main déjà en cours des médias publics et assimilés dénotent de cette volonté de ne rien ‘’lâcher’’ ou de ‘’lâcher’’ le moins possible devant le mouvement citoyen. Le pouvoir de fait veut être le maître des horloges pour s’imposer à la mobilisation populaire».
«Cette posture n’est point à vérifier. Aucune proposition venant d’autres acteurs de la scène nationale ne trouve grâce, y compris celles qui viennent de ceux qui affichent leur disponibilité à “dialoguer” avec les nouveaux décideurs», estime ce parti qui s’interroge dans ce sillage sur la volonté de certaines voix de «doter le mouvement d’une forme de direction».
«Depuis le début, des appels directs ou indirects pour doter le mouvement d’une direction émanent d’acteurs travaillant au compte du système politique en place. Les mises en garde de la plupart des acteurs politiques acquis au changement du système et à l’option démocratique ont, jusque-là, épargné le mouvement d’une telle dérive», soutient ce parti pour lequel «ni la nature du mouvement ni l’état des institutions ne plaident pour une telle démarche qui ouvre la voie aux pressions et manipulations, voire à une dualité de pouvoirs aussi improductive que dangereuse».
Pour le RCD, «le peuple algérien a désormais son avenir entre ses mains, en maintenant la mobilisation multiforme (marches, rassemblements, débats citoyens publics, mobilisations sectorielles…) contre toute élection ou transition pilotée par les résidus du système via les débris d’une Constitution faite sur mesure pour un autocrate autoproclamé et piétinée déjà à maintes reprises».
«L’heure n’est ni à la peur, ni aux petits calculs, encore moins aux découragements ou aux renoncements. Aucune manœuvre d’intimidation, ni de division et aucun scénario ne peut venir à bout durablement d’une détermination qui prend racine de la soif de liberté, de justice et d’affirmation de notre jeunesse et des profondeurs de la société», conclut-il.
M. S.
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