Les médias étrangers relèvent le retour à la «normalité» diplomatique en Algérie
Par Houari A. – Les médias étrangers, arabes notamment, ont accordé une importance particulière aux images, pourtant ordinaires, de la remise des lettres de créances de nombreux ambassadeurs au chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah. Une cérémonie protocolaire abandonnée en Algérie depuis la maladie d’Abdelaziz Bouteflika et qui aurait, néanmoins, entravé le bon fonctionnement des représentations diplomatiques dans notre pays.
Bien qu’il suffise de remettre les lettres de créances au ministre des Affaires étrangères pour pouvoir exercer, l’absence du président Bouteflika en raison de sa maladie handicapante a, néanmoins, retardé l’action diplomatique des ambassadeurs qui étaient ainsi limités dans leur action, explique-t-on.
Le quatrième mandat de Bouteflika a été très nuisible à l’Algérie sur le plan international. Son absence à des rendez-vous importants pour le pays a relégué l’Algérie au second plan et a affaibli son rôle d’avant-garde dans le règlement de nombreux conflits régionaux. L’ancien ministre des Affaires étrangères Abdelkader Bensalah était passé par monts et par vaux, se dépensant sans ménagement pour combler le vide laissé par l’ancien président de la République qui se faisait représenter aux manifestations internationales importantes par le deuxième homme de l’Etat, Abdelkader Bensalah, amenuisant ainsi l’impact de la position algérienne sur des dossiers majeurs.
Plusieurs ambassadeurs ont remis leurs lettres de créances à Abdelkader Bensalah, dont certains attendaient depuis 2016, indiquent des médias étrangers qui se sont surtout attardés sur l’ambassadeur du Maroc auquel le Président intérimaire aurait remis un message au roi du Maroc, sans en dévoiler le contenu. Un message qui coïncide avec une déclaration du Premier ministre marocain, Saâdeddine El-Othmani, qui a fait part de son désir que les «nouvelles autorités» en Algérie «revoient» leur politique marocaine. Rabat espère que la chute de Bouteflika se solde par la réouverture de la frontière fermée depuis 1994. Mais rien n’indique que l’Algérie tende à réviser sa position par rapport au bellicisme du Makhzen et aux manœuvres du régime de Rabat ouvertement hostiles à notre pays.
H. A.
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