Nouvelles impostures
Par R. Mahmoudi – Faut-il se réjouir de voir autant de responsables défiler devant le tribunal de Sidi M’hamed et s’enorgueillir d’avoir, enfin, une justice capable de convoquer des hommes puissants – ou qu’ils l’étaient par la force de leurs fonctions ou de leur proximité avec le pouvoir – pour leur demander des comptes et les condamner éventuellement ? Ou faut-il, au contraire, avoir honte de se sentir abusés par autant d’escrocs politiques pendant de si longues années sans qu’aucune force, jusqu’au 22 février, n’ait pu les neutraliser ?
Quels que soient les sentiments ou les lectures que peut inspirer ce spectacle, les Algériens doivent se tourner résolument vers l’avenir et penser à reconstruire leur pays sur des bases plus saines et plus solides pour qu’aucune nouvelle imposture ne puisse leur être imposée, sous quelque couverture que ce soit.
Si de nombreux manifestants ont déjà commencé à exprimer leur appréhension et leur crainte de voir le pouvoir à venir tomber entre les mains d’une «oligarchie militaire» qui, au nom des purges «révolutionnaires» menées jusqu’ici, pourrait être tentée par le pouvoir, il ne faut pas sous-estimer le péril que représente toujours l’islamisme politique pour l’avenir de la démocratie dans notre pays. Parce que c’est, justement, au nom de la démocratie que les porte-étendards des Frères musulmans et autres salafistes se croient capables d’atteindre leur objectif suprême. On les a vus à l’œuvre en Egypte, en Tunisie et dans d’autres pays de la région. Et il serait dommageable, voire dangereux, de croire que l’Algérie est prémunie contre cette fatalité islamiste.
R. M.
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