Libye : un complexe hôtelier visé par une roquette
Les autorités de Tripoli ont accusé les forces de Khalifa Haftar d’avoir tiré une roquette sur un complexe hôtelier de la capitale libyenne abritant les locaux de députés opposés à ce général à la retraite. L’attaque a provoqué des dégâts à l’une des entrées du centre de conférences du complexe, dont les baies vitrées ont volé en éclats, selon des correspondants de presse. Aucune victime n’est à déplorer, selon des sources concordantes.
Complexe hôtelier de luxe au cœur de Tripoli, le Rixos, qui compte un hôtel et un centre de conférences, fut le siège du premier Parlement élu après la chute d’El-Gueddafi en 2011. Les membres de la deuxième Assemblée élue en 2014 avaient été obligés de s’installer dans l’Est.
Le GNA a fait état vendredi d’un tir de roquette sur ce bâtiment, accusant les forces du maréchal Haftar d’en être les responsables, sans le nommer directement : «Prendre pour cible ce bâtiment qui a été le témoin de la naissance de la première institution législative après la révolution (…) illustre clairement l’entêtement de l’agresseur à frapper les symboles de l’Etat civil et une tentative de bâillonner les voix des députés.»
S’exprimant au milieu des débris, le président du Parlement dissident, Sadeq Al-Kehili, a dénoncé un «crime de guerre» perpétré par «les forces d’agression et d’invasion dirigées par le rebelle Haftar ». Les troupes du général à la retraite Haftar ont lancé le 4 avril des hostilités sur Tripoli. Depuis, les combats ont fait au moins 510 morts, 2 467 blessés et obligé plus de 80 000 personnes de fuir leurs domiciles alors que plus de 100 000 personnes sont prises au piège des combats aux abords de Tripoli, selon des agences de l’ONU.
R. I.