Gaïd-Salah va-t-il prendre acte de l’échec de la présidentielle du 4 juillet ?
Par R. Mahmoudi – Le chef d’état-major de l’ANP est attendu à partir de ce lundi dans de nouvelles adresses pour faire, comme d’habitude, un point de situation et revenir, notamment, sur les solutions à préconiser pour sortir de la crise actuelle.
Dans son discours de mardi dernier, le général Ahmed Gaïd-Salah avait attisé la colère de la rue, en réitérant son rejet de toute forme de transition hors du cadre constitutionnel et en mettant en garde contre les risques du vide institutionnel qui serait, selon lui, dommageable pour la stabilité du pays.
Le chef d’état-major s’était montré inflexible devant les pressions accrues d’une partie de la classe politique qui l’accusait, désormais, de chercher à perpétuer le système en place, en voulant maintenir des élections supervisées par un personnel politique largement contesté par la rue. Mais il s’est, en même temps, montré ouvert aux initiatives pouvant émaner des différentes personnalités ou «compétences» nationales, comme il l’avait suggéré, et avait même appelé les manifestants à se structurer et désigner des représentants, certainement pour un éventuel dialogue.
Dans sa nouvelle vision, Gaïd-Salah avait surtout misé sur les opportunités que pouvait offrir l’idée d’une commission indépendante d’organisation des élections qui devrait, selon lui, suppléer à une hasardeuse instance de transition sur laquelle il n’aurait pas le contrôle.
Entretemps, les lignes de fracture ont bougé. D’abord, il y a eu, au cours de la semaine, plusieurs initiatives sérieuses, appelant à une transition accompagnée par l’institution militaire. Puis, il y a eu aussi de nouvelles manifestations rejetant massivement des élections avec les «3B» et brocardant à nouveau, comme on l’a vu, le nom de Gaïd-Salah. Et, pour terminer, l’élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain, est tout d’un coup tombée en désuétude.
Trois raisons qui devraient pousser Gaïd-Salah à revoir sa copie, ou à l’affiner, pour être plus en phase avec les nouvelles réalités.
R. M.
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