De Gèze à Boubakir
Par M. Aït Amara – Le général Khaled Nezzar a décidé de recourir à la justice pour faire retirer un passage diffamatoire dans le livre d’Abdelaziz Boubakir. Cette démarche de l’ancien membre du Haut Comité d’Etat a suscité une vague d’«indignation» sur les réseaux sociaux alimentée par des milieux connus pour leurs accointances. L’auteur ou l’éditeur – ou les deux – du livre incriminé ont actionné leurs relais pour crier à l’«abus de pouvoir» et à la «censure», s’emmitouflant confortablement dans l’habit de la victime expiatoire de «l’ancien homme fort du régime».
Questions à deux sous : un individu a-t-il le droit de proférer impunément des accusations à l’encontre d’une personne pour peu qu’il se proclame écrivain ou journaliste ? Un citoyen objet de diffamation n’a-t-il pas le droit de recourir à la justice ? La justice n’est-elle pas la seule habilitée à trancher sur la recevabilité ou non des griefs d’un plaignant ?
Par les temps qui courent, la mode est à la calomnie. Parce que le peuple est sorti exprimer très justement son ras-le-bol face à l’interminable régime de Bouteflika, certains, épris de vengeance, ont cru devoir mêler leur rancœur à la révolte des citoyens qui, eux, réclament le changement loin de tout calcul politicien vil et méprisable.
Derrière la campagne de «soutien» à Abdelaziz Boubakir se cache une action sournoise conduite par d’anciens communistes arabisants convertis à l’islamisme «soft», sans kamis ni barbe, autrement plus perfide que celui dont se prévalent les affidés d’Ali Benhadj et consorts. C’est cette nouvelle catégorie d’inconditionnels qui monte au créneau pour «dénoncer» les généraux «criminels» ; vieille rengaine apprise à l’école de François Gèze, l’ami français de l’Algérie, qui œuvre avec rage à absoudre les sanguinaires groupes islamistes armés de leurs crimes abjects et à les attribuer à l’armée algérienne qui les a combattus vaillamment.
Cet acharnement contre le général Khaled Nezzar et, à travers lui, l’Armée nationale populaire qu’il a commandée, n’est pas fortuit. Il répond à une stratégie vieille de plusieurs années et trouve ses origines dans des décisions que l’ancien ministre de la Défense nationale avait prises, lesquelles décisions faisaient voler en éclats les plans que la France de François Mitterrand voulait infliger «amicalement» à Chadli Bendjedid, sans parler des flatteries subreptices du roi Hassan II qui avaient failli offrir au despote de Rabat l’opportunité rêvée d’élargir son royaume vers le sud.
Tout est parti de là. Nous reviendrons dans le détail sur certains de ces projets qui allaient faire se jeter l’Algérie définitivement dans la gueule de l’ancienne puissance coloniale et du Makhzen
M. A.-A.
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