Les explications très gênées de Jean-Yves Le Drian sur la situation en Algérie
Par Kamel M. – C’est un Jean-Yves Le Drian pesant ses mots précautionneusement qui s’est adressé à la commission des affaires étrangères du Parlement, lors de son analyse de la situation politique «particulière» qui prévaut en Algérie.
Le ministre français des Affaires étrangères a paru très gêné, évitant toute «formulation» et tout «qualificatif» qui pourraient froisser les autorités algériennes ou paraîtraient comme une ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, sachant que les manifestants ont clairement exprimé leur refus de toute immixtion dans leur mouvement pour un changement radical du système.
«En Algérie, nous sommes maintenant à trois mois du début de la contestation. Après plusieurs semaines de manifestations pacifiques, le président Bouteflika a annoncé sa démission le 2 avril. Cette démission a été reçue par le Conseil constitutionnel. Le Parlement algérien s’est réuni en congrès et a désigné un Président par intérim dans l’attente d’une nouvelle élection qui devrait normalement avoir lieu le 4 juillet. Le problème, c’est que pour qu’il y ait une élection, il faut qu’il y ait des candidats, mais les candidats ne se manifestent pas. Il y a deux candidatures qui ont été reçues par le Conseil constitutionnel», a, d’abord, rappelé Jean-Yves Le Drian dans son exposé.
«Il y a une situation très particulière», a-t-il expliqué, précisant que «des manifestations se poursuivent dans le pays avec des aspirations profondes pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’Algérie». «Il y a aussi la volonté des autorités militaires qui veulent faire en sorte que la Constitution telle qu’elle est puisse s’appliquer, d’où la répétition de l’engagement de M. Gaïd-Salah, qui est le chef d’état-major de l’armée algérienne, de faire en sorte que l’élection puisse avoir lieu le 4 juillet», a ajouté le chef de la diplomatie française qui signifie ainsi que la France se tient à équidistance entre le hirak et le pouvoir.
«Mais il y a deux voies parallèles, d’un côté cette affirmation, et de l’autre le mouvement du peuple algérien», a encore dit Jean-Yves Le Drian, exprimant implicitement une gêne qui fait que le Quai d’Orsay ne peut que «souhaiter que les Algériens puissent trouver ensemble le chemin d’une transition démocratique». «En tout cas, c’est ce que nous souhaitons pour l’Algérie et c’est ce que nous espérons compte tenu des liens profonds qui nous lient à ce pays», a souligné le ministre français, en affirmant que la France, qui «continue de se tenir auprès des Algériens», le fait «dans le respect de l’amitié qui doit présider toujours à nos relations».
K. M.
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