Pourquoi le MSP se hâte de soutenir l’appel au dialogue de Gaïd-Salah
Par R. Mahmoudi – Réuni mardi dans sa session hebdomadaire, le bureau exécutif national du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a annoncé son soutien à l’initiative de dialogue lancée le jour même par le chef d’état-major de l’ANP pour trouver une solution à la crise politique qui étreint le pays.
Dans un communiqué rendu public, ce parti islamiste, fidèle à ses premiers engagements, estime que «l’heure du dialogue a sonné» et qu’«un dialogue sérieux, responsable et réfléchi» est devenu «plus que jamais un impératif après l’échec du projet de l’élection du 4 juillet». L’unique condition posée par le MSP pour participer à ce dialogue est que les «3B» rejetés par la rue n’aient aucun rôle à jouer dans la période de transition actuelle ou à venir.
Le parti d’Abderrazak Mokri se dit disposé à contribuer au succès de tout processus de dialogue conduit par des personnalités «novembristes» – entendre proches des idées islamistes ou réformistes des Oulémas –, admises par le peuple et, plus important que tout, «non impliquées dans la corruption et la fraude électorale».
Le MSP propose ainsi le remplacement d’Abdelkader Bensalah, au poste de chef de l’Etat, par une personnalité consensuelle, en procédant d’une lecture «plus assouplie» de la Constitution, en changeant, par exemple, de président du Conseil constitutionnel, avant une démission de Bensalah. Il appartiendra, ensuite, au nouveau chef d’Etat d’ouvrir le dialogue avec l’ensemble de la classe politique, des élites et des personnalités en vue de la formation d’un nouveau gouvernement et de la mise en place d’une instance nationale d’organisation des élections, qui seraient inévitablement suivies d’une révision du Code électoral et des facilitations de création de partis politiques et d’associations, avant d’aller à la présidentielle avant la fin de l’année en cours.
Remarquons que le MSP reprend in extenso dans son communiqué les mêmes termes utilisés par le général Gaïd-Salah, dans son adresse de mardi, en parlant de «personnalités et d’élites nationales», à la seule différence que ce dernier n’avait, à aucun moment, cité «la classe politique».
A cette occasion, le bureau exécutif du MSP affirme n’avoir proposé aucun nom pour présider l’instance d’organisation des élections, comme l’avait laissé entendre une déclaration à la presse d’un membre de la direction de ce parti. Il s’agit, en fait, d’Abdelmadjid Menasra, qui avait proposé le nom de l’avocat Mustapha Bouchachi.
R. M.
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