Comment Aïn El-Fouara a propulsé l’extrême-droite à l’élection européenne
Par R. Mahmoudi – Des partis politiques de l’extrême-droite, engagés dans les élections européennes de dimanche dernier, ont exploité des images du saccage de la statue d’Aïn Fouara, en juillet 2018, dans des montages vidéo diffusés lors de la campagne électorale, indique la chaîne britannique BBC.
Dans ces montages, l’homme barbu que l’on voit s’acharner, à l’aide de son marteau, sur une statue représentant une femme nue, qui est celle de la célèbre statue d’Aïn Fouara en Algérie, apparaît dans une ville italienne comme pour dire que le péril islamiste a déjà gagné l’Europe et menace de l’envahir.
Le message que veulent livrer les candidats de l’extrême-droite, à travers ces images de propagande, est clair : il faut fermer d’urgence les portes de l’Europe aux immigrants venant du Sud et remettre en cause toutes les politiques d’immigration en vigueur. En jouant ainsi sur le sentiment de la peur que suscite l’avancée rapide de l’extrémisme religieux dans le Vieux Continent – justifiée par la vague d’attentats meurtriers ayant secoué certains villes européennes ces dernières années et attribués à des éléments issus de la communauté musulmane établie dans les pays européens –, les dirigeants des formations de l’extrême-droite ont réussi à élargir leur audience en un temps record, comme le montrent les résultats exceptionnels obtenus par les différents partis se revendiquant de ce courant aux dernières élections européennes.
Avec un discours alliant subtilement xénophobie, islamophobie et anticapitalisme, les partisans de l’extrême-droite européenne séduisent de plus en plus d’ouvriers et de citoyens issus des couches populaires, traditionnellement acquis aux idées de gauche. La déconfiture aux dernières élections européennes des partis socio-démocrates et de la gauche radicale en France et, aussi, dans d’autres pays membres de l’Union européenne traduit cette nouvelle réalité.
R. M.
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