Un officier libyen alerte : «Khalifa Haftar a rencontré le Mossad et cible l’Algérie»
Par Karim B. – L’ancien bras droit de Khalifa Haftar a mis en garde l’Algérie et l’ensemble des pays du Maghreb contre les visées expansionnistes de l’homme fort de l’Est libyen.
Dans un entretien à la radio Chaîne III, le colonel Mohamed Al-Hidjazi a révélé que le maréchal autoproclamé a tenu une réunion secrète avec des officiers supérieurs des services secrets israéliens, le Mossad, avant l’offensive qu’il a lancée contre Tripoli. L’officier dissident a également révélé que Khalifa Haftar est en contact permanent avec les services secrets français.
Mohamed Al-Hidjazi a expliqué que l’objectif des puissances étrangères qui ont ordonné à Khalifa Haftar de marcher sur la capitale libyenne est d’étendre son hégémonie à l’ensemble de la Libye et de s’imposer comme la seule et unique autorité dans ce pays déchiré par une guerre civile sanglante depuis le renversement du régime de Kadhafi par la France et la Grande-Bretagne.
De nombreuses capitales occidentales et monarchies du Golfe se disputent les immenses réserves gazières et pétrolières que recèle la Libye, un pays vaste comme un continent et qui ne compte qu’une dizaine de millions d’habitants. L’Italie et la France sont en conflit ouvert, dans une guerre de positions par milices interposées. Les groupes énergétiques français et italien Total et Eni s’affrontent dans un duel sans merci pour l’accaparement du marché juteux dont la France avait cru pouvoir s’emparer sans coup férir après l’assassinat de Kadhafi.
Les monarchies du Golfe sont, elles aussi, de la partie. Les unes soutenant le gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale, les autres armant et finançant le va-t-en-guerre Khalifa Haftar à qui elles ont donné le feu vert pour lancer une offensive vers l’Ouest libyen sous couvert de lutte contre les groupes islamistes armés.
Les révélations du dissident Mohamed Al-Hidjazi sont à prendre très au sérieux, Khalifa Haftar n’étant pas connu pour être un proche des thèses algériennes sur le complexe dossier libyen. L’Algérie, qui a joué un rôle central dans les pourparlers inter-libyens, a toujours appelé à un dialogue inclusif. Ce que l’homme-lige de la France et des Emirats arabes unis refuse, retardant ainsi toute solution qui mette fin au chaos qui règne en Libye depuis huit ans.
K. B.
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